Politique

Ce rapport qui recommande au gouvernement d’ouvrir de nouvelles « salles de shoot »

SANTE – Un énième sujet de crispation politique qui concerne cette fois la santé publique. Commandé par le gouvernement Attal au printemps dernier aux inspecteurs des affaires sociales et de l’administration, un rapport plaide pour le maintien et l’ouverture de nouvelles « salles de shoot ». Une recommandation qui va à l’encontre de la politique répressive de Bruno Retailleau envers les consommateurs de drogues.

Le rapport sur ce que les autorités appellent « les haltes soins addictions » (HSA), rédigé par l’Inspection des affaires sociales (IGAS) et celle de l’administration (IGA) a pu être consulté par Le Monde. Si les inspecteurs reconnaissent que ces « salles de consommation à moindre risque » souffrent d’un « défaut marqué d’acceptabilité sociale par les citadins résidant à proximité des lieux », ils souhaitent tout de même que le dispositif soit inscrit « dans le droit commun » et qu’il n’en reste pas au stade de l’expérimentation.

Les auteurs constatent que ces lieux « n’engendrent pas de délinquance » et permettent au contraire d’éviter la consommation sur la voie publique, et « améliorent la tranquillité publique ». Ces espaces dédiés ont aussi des bénéfices sur la santé des consommateurs, qui ont par exemple moins de risques de faire des overdoses. Le rapport insiste également sur le nombre insuffisant de ces salles alors qu’il en existe par exemple sept à Berlin.

Bruno Retailleau y est fermement opposé

Pour l’heure, la France en compte deux (à Paris et Strasbourg) impulsées en 2016 par Marisol Touraine, alors ministre de la Santé. Le rapport préconise d’ailleurs de « mener à son terme l’expérimentation en cours ». « La fermeture [des] deux HSA dégraderait la tranquillité publique, mettrait en danger des usagers aux conditions de vie très précaires et mobiliserait inutilement des forces de police pour gérer les consommations rendues à l’espace public », indiquent les inspecteurs.

Les rapporteurs interpellent également les pouvoirs publics sur le manque de volonté pour porter cette politique de santé publique : « La politique publique de réduction des risques, dont les haltes soins addiction sont partie intégrante, doit bénéficier d’un portage assumé et univoque à tous les niveaux », insistent-ils.

De quoi faire tousser Bruno Retailleau qui est opposé à ces espaces. « Les salles de shoot créent plus de problèmes qu’elles n’en règlent », faisait valoir le ministre de l’intérieur dans un récent entretien au JDNews. « Le consommateur doit prendre conscience de ses responsabilités : fumer un joint ou prendre un rail de coke, c’est avoir du sang sur les mains », avait ajouté celui qui s’est placé en chantre de la lutte contre le narcotrafic depuis son arrivée au gouvernement.

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