Ces 3 anecdotes du livre « La Meute » qui disent tout du système Mélenchon
POLITIQUE – Projecteurs braqués sur La France insoumise. La publication ce mercredi 7 mai du livre La Meute (Éd. Flammarion) jette une lumière crue sur les méthodes auxquelles aurait recours en interne le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon.
Management toxique, violence verbale, menaces, excommunication d’anciens fidèles… Les journalistes Charlotte Belaïch (Libération) et Olivier Pérou (Le Monde) se sont plongés pendant deux ans dans les coulisses de La France insoumise. Et en révèlent quelques secrets.
Depuis l’été dernier, les relations sont glaciales entre François Ruffin et les insoumis. Le député de la Somme a brutalement rompu avec ses ex-camarades, qualifiant Jean-Luc Mélenchon de « boulet » et affirmant qu’il est « un obstacle » à la victoire de la gauche.
Ruffin malmené
Si la dissolution de l’Assemblée nationale a précipité la rupture, les désaccords politiques s’accumulaient depuis plusieurs mois. Les auteurs du livre racontent que les troupes de Jean-Luc Mélenchon n’ont jamais ménagé le Picard. Ainsi, lorsque celui-ci organise une « fête à Macron » dans les rues de Paris en mai 2018, l’ancien sénateur socialiste débarque avec « un bus à impériale », en haut duquel il prononce un long discours très applaudi par la foule.
À côté, François Ruffin et son « petit autocar » font pâle figure. Il finira par essuyer « quelques larmes de rage » en fin de journée. Une scène est révélatrice du peu de cas que fait Jean-Luc Mélenchon de François Ruffin. À la sortie de son film Debout les femmes ! en 2021, les cadres insoumis lui demandent de leur réserver une dizaine de places pour une avant-première dans un cinéma de Marseille.
L’Amiénois s’applique. Mais quelle ne fut pas sa surprise de constater que Sophia Chikirou, Manuel Bompard et Jean-Luc Mélenchon quitteront finalement la salle… avant le début de la projection. Pire : quelques jours plus tard, après avoir fait mettre de côté 20 places dans un cinéma parisien, ils ne se pointeront même pas à l’événement. Volonté d’humilier l’ancien reporter, dont les ambitions pour 2027 étaient déjà à l’époque un secret de polichinelle ?
La « tête » et les militants
Autre anecdote révélée par le livre : la façon dont Jean-Luc Mélenchon parle des militants. Après l’affaire Quatennens, piteusement gérée en haut-lieu, certains de ses proches l’alertent sur le risque de voir de nombreuses petites mains claquer la porte du mouvement, dégoûtées. « Indifférence générale » de la direction, relèvent Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, qui considèrent que « si les chiffres fluctuent, cela importe peu pour Jean-Luc Mélenchon ».
« Des militants, on en aura toujours », se convainquent les dirigeants LFI. Une phrase prononcée par le triple candidat à l’élection présidentielle illustre toute sa vision de la base : « Les militants sont mes bras et mes jambes, et moi je suis la tête. Je n’ai besoin de personne pour penser ».
Photoshop façon Union soviétique
Enfin, une pratique étonnante de La France insoumise est mise en lumière dans l’enquête : le recours à Photoshop afin de supprimer d’anciens militants ou d’anciens fidèles en rupture de ban. À Marseille, Alexandre Georges en a fait les frais. « Il a quitté le mouvement après s’être rendu compte qu’il avait été effacé d’une photo de groupe sur la profession de foi de Jean-Luc Mélenchon », écrivent les deux journalistes.
Ils expliquent : « C’est ainsi dans le mouvement insoumis, comme au temps de l’Union soviétique, quand on éliminait des clichés les personnalités tombées en disgrâce. Même en tout petit sur une photo, au milieu d’une foule, les “traîtres”, y compris les plus secondaires, font l’objet de quelques coups de Photoshop ».
Mathilde Panot et Manuel Bompard, tous les deux membres de la direction, contestent fermement les faits rapportés dans le livre. Ils parlent de « mensonges » et de « ragots ». Après lecture de l’ouvrage, on se demande effectivement s’ils pouvaient répondre autre chose.
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