Politique

Ces chiffres qui montrent l’attachement des Français à leurs maires

POLITIQUE – Toujours les élus préférés des Français. Les maires se retrouvent pour l’ouverture de leur 106e congrès, ce mardi 19 novembre à Paris, un événement placé cette année sous le signe de la colère contre le gouvernement et sa potion budgétaire amère.

Déjà éreintés par les conditions d’exercice, toujours plus difficiles, de leur mandat, les édiles protestent contre les coupes claires imposées par Michel Barnier depuis son arrivée à Matignon et le discours culpabilisateur de Bercy. Dérapage du déficit oblige, les collectivités locales seront amenées à économiser 5 milliards d’euros en 2025 selon l’exécutif, 11 milliards selon le décompte de certaines associations d’élus.

Dans ce contexte morose, et à moins de 20 mois des élections municipales, les édiles peuvent compter sur le soutien – ou l’attachement – des Français. Une particularité qui se confirme année après année, à rebours de la désaffection globale qui touche les responsables politiques à l’échelle nationale.

7 Français sur 10 satisfaits de son maire

C’est en tout cas les principaux enseignements d’une étude menée par l’institut de sondage Ifop cet automne en vue du Congrès des maires. Dans le détail, 70 % des Français se disent satisfaits de l’édile de leur commune, un chiffre en nette hausse sur les dernières années (61 % des Français étaient satisfaits en 2017, 64 % en 2014). Il faut remonter à 2007 pour trouver un taux d’adhésion plus important.

Fait notable : cette satisfaction transcende toutes les catégories sociales de la population, quel que soit l’âge, le revenu ou le vote aux dernières élections. Il est intéressant de noter toutefois que l’engouement est plus fort chez les jeunes (74 % de satisfaits du côté des 18-24 ans) ou dans les communes rurales, avec 77 % d’habitants satisfaits.

Plusieurs données mesurées par l’Ifop attestent de cet attachement des Français pour les élus locaux. On peut par exemple évoquer le taux de satisfaction à l’endroit des actions entreprises au cours du dernier mandat (71 %), de l’utilisation des impôts par la municipalité (70 %) ou le désir certain d’une forme de continuité. Ainsi, 52 % des personnes interrogées plaident pour la réélection des maires de leur commune et 55 % indiquent souhaiter que l’action de l’équipe actuelle se poursuive. Les chiffres d’un plébiscite hors norme dans la classe politique.

Le mal-être des maires

De quoi donner du baume au cœur à ces élus malmenés ? Il en faudra davantage. Plus de la moitié des maires envisagent de ne pas se représenter en 2024, selon l’AMF (Association des maires de France). Et les témoignages d’élus en souffrance se multiplient depuis plusieurs années, documentant un mal-être déjà bien installé.

En octobre dernier, c’est la première magistrate de Pibrac, une commune de 9 000 habitants dans le département de Haute-Garonne, qui annonçait quitter son mandat. Camille Pouponneau évoquait alors la « dégradation de (sa) santé mentale, entraînant une dégradation progressive de (sa) santé physique » qui ne lui permettait « plus d’assurer ces fonctions avec le recul et l’énergie nécessaires. »

Depuis, l’Association des maires de France (avec le Centre de sociologie des organisations) a relevé que 8 maires sur 10 estiment que leur santé physique ou mentale est affectée par leur mandat. Une usure qui se traduit par des troubles du sommeil chez 86 % des édiles interrogés, des coups de fatigue (91 %) ou des moments de « lassitude » (90 %). Parmi les causes de ces mau : un investissement démesuré, des tensions et agressions exacerbées, ou encore un manque de moyens.

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