Politique

Ces deux macronistes mettent la pression sur Barnier pour la loi sur la fin de vie

POLITIQUE – Surtout ne pas enterrer le projet. Ce samedi 2 novembre marquait la 17e journée mondiale pour le droit à mourir dans la dignité. Et alors que les engagements du Premier ministre Michel Barnier sur ce dossier sont jugés flous, deux personnalités du camp présidentiel ont pris la parole pour le pousser à accélérer.

« Le droit de chacun à mourir dans la dignité est un combat que la France doit continuer à mener », écrit sur X ce samedi la ministre de la Transition Écologique Agnès Pannier-Runacher, appelant à « poursuivre » les travaux commencés à l’Assemblée avant la dissolution décidée en juin. Sa demande rejoint celle d’une autre figure de Renaissance, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. « Chacun mérite de décider de sa fin de vie, librement et en conscience. Je reste convaincue qu’il est temps pour l’Assemblée Nationale de reprendre ce débat. Nous sommes prêts, et les Français aussi », écrit-elle.

L’engagement des deux responsables pour une loi encadrant la fin de vie n’est pas nouveau. Yaël Braun-Pivet avait notamment regretté que la dissolution ait stoppé l’examen du projet de loi sur « l’aide à mourir », selon le terme choisi par l’Élysée, à une petite semaine du vote. « Je souhaite qu’il soit réexaminé à l’Assemblée nationale avant la fin de l’année », plaidait-elle le 24 septembre, trois jours après la présentation du gouvernement Barnier.

Le couac de Barnier sur la fin de vie

Mais depuis son arrivée à Matignon, le Premier ministre n’a évoqué la fin de vie qu’à deux reprises. La première fois, lors de sa déclaration de politique générale le 1er octobre. Il dit alors vouloir « reprendre le dialogue » créant un émoi chez les partisans du texte, anxieux de voir le processus législatif reprendre de zéro. Yaël Braun-Pivet va même jusqu’à se dire « déçue ».

Quarante-huit plus tard, le Premier ministre tente de corriger le tir et assure être « favorable à reprendre le travail au moment où il a été interrompu. » Michel Barnier dit être « personnellement d’accord » avec le texte déposé par l’ancien gouvernement mais ce n’est pas « forcément » le cas pour les nombreux amendements déjà adoptés sous la précédente législature. Le Premier ministre a indiqué vouloir reprendre les discussions « en début d’année 2025 ». Mais depuis, silence radio et le sujet n’a jamais été mentionné par la porte-parole du gouvernement après les conseils des ministres.

Face à un chef de gouvernement issu des Républicains – famille politique frileuse sur ce sujet – les messages de Yaël Braun-Pivet et Agnès Pannier-Runacher sonnent donc comme un petit coup de pression. Dès le début de la nouvelle législature, le député MoDem Olivier Falorni rapporteur du projet de loi, a déposé une proposition de loi reprenant « intégralement » le texte tel qu’il était avant la dissolution. « 220 députés » issus de neuf groupes ont signé le texte, indiquait-il fin octobre sur X, avant d’exhorter à « reprendre le chemin ». Un appel aussi partagé par l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité. « Il est temps de reprendre l’examen du texte de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie avant que, pour nous aussi, il ne soit trop tard ! », peut-on lire dans un communiqué du 31 octobre.

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