Ces dirigeants du NFP appellent à descendre dans la rue après le refus de Macron
POLITIQUE – Toujours pas de fumée blanche pour Matignon. Emmanuel Macron a écarté formellement, ce lundi 26 août, de nommer un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP), en invoquant le besoin d’une « stabilité institutionnelle ». Il a aussi annoncé de nouvelles consultations dès mardi, élargies à des « personnalités » qui ont « l’expérience du service de l’État ».
Autant dire que les chefs de file du NFP n’ont que très peu goûté ces nouvelles annonces, réagissant vivement en début de soirée, et souhaitant désormais une mobilisation dans la rue.
Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a ainsi dénoncé sur BFMTV « un coup de force antidémocratique inacceptable qui se fait sur la base d’une argumentation qui n’a aucun sens ». Il a indiqué qu’il entendait bien mettre à exécution la menace d’engager une procédure de destitution d’Emmanuel Macron. Le député des Bouches-du-Rhône a aussi assuré que les leaders du NFP n’iront « pas participer à une nouvelle tentative de consultation » à l’Élysée.
Immédiatement après le communiqué de l’Élysée, Fabien Roussel a appelé à une « grande mobilisation populaire » face au refus d’Emmanuel Macron d’un gouvernement de gauche mené par Lucie Castets.
« Je lance un appel. Dans les jours prochains, il va falloir qu’on se mobilise devant les préfectures, dans les centres-villes. Il va falloir qu’il y ait une grande mobilisation populaire », a déclaré le patron des communistes, assurant qu’il ne se rendrait pas à l’Élysée pour de nouvelles consultations, « si c’est pour nous demander de constituer un gouvernement qui continuerait la politique du gouvernement » sortant. « Ils ne veulent pas que ça change, ce n’est pas la peine que nous venions ».
« Si voter ne suffit plus, on passera donc par la rue », a également réagi la patronne des Écologistes Marine Tondelier. Sur X, elle a dénoncé le refus de nommer Lucie Castets à Matignon. « Emmanuel Macron se réfugie derrière le besoin de “stabilité”. S’il savait combien de personnes ont au contraire très envie que ça change… »
Dans le même ordre d’idée, La France insoumise « propose que des marches pour le respect de la démocratie aient lieu », selon un communiqué publié par le parti en début de soirée. « La gravité du moment appelle une réplique ferme de la société française contre l’incroyable abus de pouvoir autocratique dont elle est la victime. »
Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a pour sa part jugé sur X que le président venait de « créer une situation d’une exceptionnelle gravité », affirmant que « la réplique populaire et politique doit être rapide et ferme » et qu’une « motion de destitution sera déposée ».
« Honte », « irresponsable »
D’autres élus influents de gauche ont aussi pris la parole après les annonces présidentielles, dénonçant le mépris du président de la République, Alexis Corbière (Groupe écologiste et social) jugeant le chef de l’État « irresponsable ».
À l’issue d’une première vague d’entretiens organisés vendredi et lundi à l’Élysée avec les chefs de parti, sept semaines après les élections législatives qui ont plongé le pays dans l’impasse politique, Emmanuel Macron n’est toujours pas en mesure de désigner un Premier ministre.
Sous pression de l’alliance de gauche, qui a le plus grand nombre de députés dans une Assemblée nationale éclatée comme jamais mais reste loin de la majorité absolue, il a refusé d’installer à Matignon Lucie Castets, la haute fonctionnaire choisie par le NFP.
« Un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis » qui le composent « serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale », et « la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option », a déclaré l’Élysée dans un communiqué ce lundi soir.
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