Ces partis qui promettent déjà de censurer (ou pas) François Bayrou
POLITIQUE – François Bayrou aura-t-il une longévité supérieure à celle de Michel Barnier ? L’ancien négociateur du Brexit, renversé par l’Assemblée nationale, a été remplacé ce vendredi 13 décembre par le patron du MoDem. La tâche du nouveau Premier ministre est lourde, il le sait : unifier sa base parlementaire (Les Républicains conditionnent leur participation au gouvernement au projet), chercher des consensus, former des majorités texte par texte… Avec le risque d’être censuré par les oppositions et de subir le même destin que son prédécesseur.
La France insoumise a déjà annoncé sa volonté de déposer une motion de censure. « Deux choix s’offriront aux députés : le soutien au sauvetage de Macron ou la censure. Nous avons fait le nôtre », a expliqué la présidente du groupe Mathilde Panot, dénonçant « l’entêtement » d’Emmanuel Macron à poursuivre « sa politique malgré la sanction des urnes est irresponsable ». Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a, lui, dénoncé « un bras d’honneur à la démocratie ».
Si les 71 députés Insoumis voteront pour faire chuter François Bayrou (et son gouvernement, pas encore nommé), les autres composantes du Nouveau Front populaire se veulent plus timorées. Les Écologistes attendent de « regarder la teneur de la politique qui se profile », mais n’hésiteront pas à s’associer à la motion de censure si nécessaire. « Si c’est pour garder les mêmes aux postes stratégiques, dont Bruno Retailleau à l’Intérieur, si c’est pour ne rien faire sur les retraites, l’écologie et la justice fiscale, je ne vois pas quel autre choix nous aurions que de le censurer », a ainsi prévenu la secrétaire nationale du parti, Marine Tondelier. Le député Génération.s Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste, a déclaré sur BFMTV qu’il voterait « à ce stade bien volontiers » une censure de François Bayrou.
« Juger sur pièces »
Par la voix de leur secrétaire national Fabien Roussel, les communistes ont annoncé qu’ils ne censureraient pas non plus « a priori », et qu’ils attendraient de pouvoir « juger sur pièces ». Chez les socialistes, réunis en bureau national à la mi-journée pour définir une position commune, l’heure est aussi à la prudence. Si Boris Vallaud, le président du groupe PS à l’Assemblée nationale, rappelle que le chef de l’État aurait dû, selon lui, « nommer un Premier ministre de gauche ouvert aux compromis », il ne se prononce pas formellement pour une censure à l’heure actuelle.
« Emmanuel Macron prend le risque d’aggraver la crise politique en nommant un de ses proches. C’est clair : il fait le choix de la continuation de sa politique », a tout de même précisé le député des Landes. Le Parti socialiste a fait la demande d’être reçu par le nouveau Premier ministre, avec le souhait de lui « demander des garanties, sur les retraites et le pouvoir d’achat » notamment. Pas question en tout cas d’entrer au gouvernement : tout socialiste qui franchirait le Rubicon serait aussitôt exclu, a prévenu la direction. « Nous demeurons dans l’opposition », appuie Boris Vallaud.
Priorités politiques
Au Rassemblement national, la censure ne sera pas non plus votée « a priori ». « Cela aurait été le cas pour personnalité issue de la gauche ou de l’extrême gauche, a exprimé le président du parti Jordan Bardella face à la presse. Nous avions indiqué que nous étions prêts à ne pas censurer a priori un profil qui serait issu de la droite et du centre ». La formation d’extrême droite attend de voir quelle sera la feuille de route du nouveau gouvernement.
Laure Lavalette, députée RN du Var, a ainsi souligné sur BFMTV que « les priorités » édictées par Marine Le Pen avec Michel Barnier restaient d’actualité et renvoyé à la déclaration de politique générale pour connaître les intentions politiques de François Bayrou. Lequel, en se rendant une nouvelle fois à l’Élysée ce 12 décembre en début d’après-midi, a repris une formule célèbre de François Mitterrand : « Enfin, les ennuis commencent ! »
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