Politique

« C’est ça le rassemblement ? » : Faure s’en prend à la stratégie fratricide des Insoumis

EUROPÉNNES – Invité de Question politiques sur France Inter ce dimanche 14 avril, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, n’a pas hésité à tacler la stratégie politique de La France insoumise en vue des européennes.

« Nous sommes face à une vague d’extrême droite sans précédent », regrette-t-il tout d’abord, alors que le Rassemblement national est donné largement en tête des sondages, autour de 30 % des intentions de vote. « Je ne vais pas me réjouir quand je vois un score total de la gauche autour de 30 %. Je tends la main à tout le monde, à tous ceux qui veulent une offre positive pour battre Renaissance et l’extrême droite. Nous avons là une responsabilité. »

Malgré tout, Olivier Faure estime que La France insoumise jour un rôle néfaste et contreproductif au sein de la gauche. « L’essentiel des attaques des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon en tête, s’adressent à Raphaël Glucksmann : c’est ça, le rassemblement ? C’est ça, la volonté de mettre toute la gauche d’un même pas ? Et il faudrait que la France insoumise soit devant pour rassembler ? », interroge-t-il ainsi sur France Inter. « La réalité, c’est que ce n’est pas moi qui ai dit que l’élection présidentielle commence avec les européennes, c’est lui (Jean-Luc-Mélenchon). Dans ce cas, il faudra qu’il se conforme à ses résultats. »

« Quand on veut mener une coalition, on respecte tout le monde », ajoute Olivier Faure

« Pourquoi la Nupes s’est interrompue ? », interroge encore le premier secrétaire du PS. « Tout simplement parce qu’il y a eu des alertes répétées : l’argumentaire au moment de l’affaire Quatennens, puis pendant le débat sur les retraites, puis avec les violences urbaines, et ensuite avec l’absence de condamnation du Hamas le 7 octobre. »

Il poursuit son argumentaire : « Une coalition, ça ne peut fonctionner que quand il y a des règles et un respect en commun. La réalité c’est qu’au Parlement, ça fonctionnait plutôt bien : mais à chaque fois que Jean-Luc Mélenchon est intervenu dans le débat, il y a eu des difficultés. Parce que nous ne pouvions pas suivre des positions qui n’étaient pas de chercher des positions communes, mais de radicaliser la gauche sur un noyau dur qui est le sien. »

Le message de François Hollande

Par ailleurs, l’ancien président socialiste François Hollande a lui appelé ce dimanche à « très vite reconstituer une grande famille politique » social-démocrate « au lendemain des européennes », « qui doit être la plus grande à gauche et qui doit réunir toute la gauche ».

« Si la liste de Raphaël Glucksmann arrivait à être à 12 ou 13 % – ce serait une victoire, toute relative, mais n’empêche – et donc devenir la première formation à gauche, à ce moment-là, une recomposition est possible », a fait valoir l’ancien locataire de l’Élysée sur France 3, en appelant à « recréer une grande famille politique, celle de la social-démocratie », qui doit selon lui « avoir des propositions à faire au pays et redonner à une jeune génération un espoir ».

Si Raphaël Glucksmann arrive en tête à gauche, tels que les sondages d’intentions de vote l’anticipent pour le moment, « ça crée des responsabilités pour tous ceux qui ont soutenu cette liste et qui veulent demain arriver en 2027 à fournir une alternative », a estimé François Hollande.

« L’alternative, ça ne peut pas être simplement – c’est déjà suffisamment grave – le Rassemblement national. Il faut produire une autre alternative », a-t-il exhorté, tout en considérant que si les élections européennes sont « une étape », elles « ne préparent jamais la présidentielle ». « Ce n’est pas la répétition ou l’anticipation de la présidentielle. En revanche, ça peut créer des conditions pour bien préparer la présidentielle », a-t-il ajouté.

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