Politique

Cet ancien ministre de la Santé révèle à l’Assemblée être atteint d’un cancer

POLITIQUE – « Ces sujets intimes sont aussi des sujets de politique publique ». C’est par ces mots que le député Place Publique, Aurélien Rousseau, a intimé ce mardi 3 juin l’exécutif à lancer un registre des cancers en France. Lors de cette séance de questions au gouvernement, celui qui a été collaborateur d’Élisabeth Borne puis ministre de la Santé, avant de se présenter sous les couleurs du NFP lors des législatives de 2024, a révélé être lui-même atteint d’un cancer.

« Certains d’entre nous vivent ou ont vécu avec le cancer, en le disant parfois publiquement comme vous l’avez fait madame la présidente avec beaucoup de force », a-t-il d’abord lancé en faisant référence au cancer du sein diagnostiqué à Yaël Braun-Pivet il y a trois ans, avant d’évoquer discrètement son cas personnel : « Comme je peux le dire aujourd’hui, pas seulement pour excuser de longues semaines d’absence sur ces bancs, mais pour dire aux Français et aux Françaises que ces sujets intimes sont aussi des sujets de politiques publiques ».

Et le député de demander à la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, de s’engager à ne pas réduire les budgets de la recherche sur le cancer, de s’engager sur la prévention, et de mener à terme le projet d’établir un registre des cancers. Alors que, dit-il, face à l’augmentation des cas, notamment chez les enfants, « certains spécialistes nous disent que nous devons nous préparer à un tsunami ».

Sa prise de parole, teintée d’émotion, a été accueillie par une salve d’applaudissements nourris. Prenant la parole à sa suite, le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder a salué son « courage » ainsi que celui « des près de 4 millions de Français qui vivent avec le cancer ». Et assuré qu’il n’y avait « aucune intention de limiter la recherche sur le cancer » budgétairement, tout en défendant la prévention.

Le ministre s’est également dit confiant de voir la proposition de registre inscrite le « plus rapidement possible, dès que nous en aurons la possibilité ». Une précision qui n’a pas manqué d’agacer Yaël Braun-Pivet qui lui a répondu, d’un ton plutôt sec, en invitant l’exécutif à prendre ses responsabilités en matière d’agenda : « La prochaine semaine où l’Assemblée dispose de l’ordre du jour elle sera en décembre 2025. Donc si vous voulez aller vite, il faut se saisir de ce texte sur l’ordre du jour du gouvernement ». À bon entendeur…