Politique

Cette ex-ministre des Sports pendant les JO a trouvé un point de chute

POLITIQUE – Elle reste dans le giron olympique. L’ex-ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, seule candidate en lice, a été élue ce jeudi 19 juin à la présidence du comité olympique français (CNOSF) pour un mandat de quatre ans. Un nouveau poste donc, moins d’un an après les JO de Paris qu’elle avait notamment marqué d’une désormais mythique baignade dans la Seine.

Le résultat de cette élection ne faisait aucun doute, l’ancienne ministre (2022-2024) se présentant seule pour le poste après le retrait de son concurrent Didier Séminet. À 47 ans, elle est la deuxième femme à occuper le poste après Brigitte Henriques (2021-2023), et la première ancienne ministre depuis la création du CNOSF en 1972.

AOC, nommée ministre des sports deux ans avant les JO de Paris, aura toutefois vécu une drôle de campagne, « hostile sur les derniers mètres », a-t-elle même dit jeudi.

Une candidature (un peu) surprise

Silencieuse pendant près d’un mois après la décision de David Lappartient de ne pas se représenter, elle s’est finalement lancée tardivement à la mi-avril en annonçant sa candidature trois jours avant la date limite. « C’était très bien joué, elle a tué dans l’œuf d’éventuels rivaux. Un coup de maître », avait estimé une source au sein du CNOSF.

L’un des candidats dont elle est proche, Cédric Gosse, président de la fédération de triathlon, a très vite décidé de s’effacer pour la rejoindre. Un duel assez asymétrique vu le CV de l’ex-ministre, camarade de promo d’Emmanuel Macron à l’ENA, s’est alors dessiné avec le président de la fédération de baseball-softball, Didier Séminet.

Son nom n’est pas anodin au sein de l’institution. Il avait été le bras droit de Brigitte Henriques avant de s’affronter violemment avec elle et d’être débarqué un an et demi plus tard, un clash qui avait plongé le CNOSF dans la crise, jusqu’au départ au printemps 2023 de l’ex-dirigeante de la FFF.

AOC accusée de conflit d’intérêts

Assez vite, certains de ses opposants, parmi lesquels l’ancien président du CNOSF Denis Masseglia, ont tenté de remettre en cause la candidature de l’ex-ministre, pointant un potentiel conflit d’intérêts en raison de ses anciennes fonctions. Lors du grand oral le 2 juin à la Maison du sport français, Didier Séminet avait notamment tenté d’engager le fer en attaquant l’ex-ministre sur un « manque de transparence ».

Il avait estimé que la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique (HATVP) ne s’était pas prononcée sur la possibilité pour l’ex-ministre de se lancer dans la course, contrairement à ce qu’elle avait affirmé. « Il est à côté de la plaque », lui avait répondu Amélie Oudéa-Castéra devant la presse, assurant que la HATVP lui avait donné un « feu vert explicite ».

Le retrait de Didier Séminet ne s’est pas non plus fait dans le silence. Pour justifier sa décision, il dénonçait sur les réseaux sociaux une « iniquité » de traitement, ainsi que des « pressions politiques et institutionnelles ».

Une attaque suivie d’un article du Canard Enchaîné publié mercredi faisant état du salaire que devrait toucher Amélie Oudéa-Castéra pendant son mandat, autour de 9 000 euros brut par mois. Il s’agit du salaire que touchait Brigitte Henriques avant son départ, son successeur David Lappartient ayant décidé d’exercer bénévolement sa fonction.