Cette macroniste est la quatrième à rompre avec son camp en deux mois
POLITIQUE – De moins en moins Ensemble pour la République. Le groupe macroniste à l’Assemblée nationale (Renaissance devenue EPR après les législatives) perd une nouvelle députée. L’élue de Loire-Atlantique Sophie Errante annonce effectivement rompre le rang ce vendredi 20 septembre, comme trois autres de ses collègues ces dernières semaines.
La députée quitte son groupe sur un désaccord politique majeur, comme le veut la formule, sur la méthode du président de la République et les priorités (droitières) affichées par son parti depuis quelques années. « Je ne peux pas accepter qu’on en soit arrivés à un tel niveau de mépris », explique-t-elle par exemple à Mediapart.
Plus précisément, cette macroniste de la première heure fustige le manque de dialogue, d’écoute, les 49-3 à répétition ou encore l’avènement de la très controversée loi immigration, votée à l’hiver 2023. « L’apogée de l’insupportable », explique-t-elle : « le groupe venait de se fracturer sur la réforme des retraites, on avait fait plus de quinze 49-3 en deux ans, et on remettait encore une couche. »
La maison bouge
En somme, Sophie Errante estime finalement que sa famille politique ne vaut pas mieux que l’ancien monde. « J’ai fait le constat que nous n’étions pas en capacité de faire de la politique autrement, ce qui était précisément ce pour quoi je m’étais engagée à La République en marche en 2017 », glisse-t-elle encore à Mediapart.
Désormais, celle qui a malgré tout bénéficié de l’investiture Renaissance en juillet dernier, va siéger parmi les non-inscrits. Comme son collègue Sacha Houlié, figure principale de l’aile gauche de la macronie, premier député à claquer la porte après la dissolution ratée et les législatives anticipées. Seront-ils nombreux à les suivre ?
Force est de constater que derrière les huiles du parti présidentiel, soudées pour peser face à Michel Barnier et l’appétit des Républicains pour le gouvernement, la cohésion s’étiole comme rarement. Alors que certains agitaient (en vain) le spectre de la création d’un nouveau groupe social, comme à chaque remaniement ou presque, une dizaine de députés Renaissance a fait le choix de se rattacher comme « apparenté » à la troupe de Gabriel Attal.
« Je sens plein de gens qui sont dans le doute », affirme en ce sens Sophie Errante. Pour preuve, deux de ses collègues (Charlotte Parmentier-Lecocq et Xavier Roseren) ont également pris la poudre d’escampette, avant elle, début septembre. Mais pour rejoindre, eux, un groupe plus à droite : celui de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe.
Les signes supplémentaires, s’il en fallait, que les fondations de la « maison présidentielle », sont instables. Elles pourraient se fragiliser encore davantage avec la nomination du gouvernement Barnier, et son architecture conservatrice.
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