Politique

Cette question sur les candidats problématiques du RN a fait enrager Ciotti contre le service public

POLITIQUE – Des candidats RN aux propos racistes, homophobes ou complotistes, inéligibles ou condamnés par le passé ? Dans un diatribe classique de l’extrême droite attaquant les médias, Éric Ciotti préfère dénoncer la « chape de plomb » du « service public ». Ce mercredi 3 juillet, le président contesté des Républicains s’est livré à une véritable diatribe contre l’audiovisuel public – que son allié d’extrême droite veut privatiser – après une question sur le passé problématique de dizaines de candidats investis par le parti de Jordan Bardella.

Une candidate qui pose avec une casquette nazie, une autre pour qui « toutes les civilisations ne se valent pas… : dans un contexte de barrage républicain, les prises de position, passées comme actuelles, des candidats du RN et ciottistes sont particulièrement scrutés. Et les révélations plus qu’embarrassantes pour le parti se multiplient dans la presse, au point que ce mercredi, Éric Ciotti n’a pas échappé à une question sur le sujet. Sur France 2, Thomas Sotto l’interroge sur quelque 40 profils qui « posent problème ».

« Pourquoi vous ne citez pas les propos des candidats LFI ? », répond du tact au tac Éric Ciotti. « Je suis extrêmement choqué par le parti pris que certains portent aujourd’hui, [par] l’engagement, notamment du service public, pour un camp », poursuit-il, avant de s’enflammer : « On n’est pas dans une interview, on est dans un débat ! » « Vous êtes le porte-parole d’un camp » et « le service public doit avoir une autre mission que se discréditer comme il le fait en s’engageant en politique », enchaîne-t-il.

Le député sortant, candidat à sa réélection dans les Alpes-Maritimes, va jusqu’à parler de « chape de plomb qui […] veut dicter aux Français ce qu’ils doivent faire. »

70 profils épinglés dans la presse

En face, Thomas Sotto a défendu des questions « légitimes » alors que, selon Libération, au moins 70 candidats RN et LR-RN aux déclarations problématiques ont été épinglés par la presse depuis le début de la campagne. Le quotidien en décompte 37 qualifiés pour le second tour. Mediapart liste de son côté tous ceux « en roue libre » sur les réseaux sociaux.

Petit florilège : Joseph Martin, pour qui « le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah », désinvesti puis réinvesti ; Paule Veyre de Soras, candidate en Mayenne, qui se défend de tout racisme en évoquant son « ophtalmo un juif » et son « dentiste un musulman » ; Annie Bell, candidate en Mayenne, condamnée en 1995 pour une prise d’otage à main armée dans une mairie du département, selon Ouest-France et Le Courrier de la Mayenne ; Thierry Mosca, dans le Jura, sous curatelle et donc inéligible mais qualifié pour le 2nd tour… Ce mercredi, le procureur de la République a été saisi pour les propos de Daniel Grenon, député RN sortant et candidat dans l’Yonne qui a estimé que les Maghrébins « n’ont pas leur place dans les hauts lieux ».

Devant tous ces exemples, Éric Ciotti s’indigne de « leçons ridicules » et dénonce un « procès d’intention permanent » de la part du service public, en comparaison du traitement du morceau No Pasaran qui suscite l’ire de l’extrême droite. Et d’assurer que ses « candidats sont des candidats respectables. »

« Quand il y a eu des problèmes, nous les avons immédiatement retirés, comme il peut y en avoir dans tous les camps », assure-t-il en référence à un candidat effectivement désinvesti après des propos homophobes et antisémites. Le Niçois ose ensuite un autre argument : « Les élections législatives ont été décidées en quelques minutes et il a fallu trois jours pour décider des candidats. » Comme si le fait d’avoir manqué de temps pour vérifier les profils excusait les investitures et les propos…

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