Cette tradition de chaque remaniement que l’on ne verra pas ce lundi
POLITIQUE – Pas de faste, tout en discrétion. Au soir de la nomination du gouvernement, ce dimanche 12 octobre, les services du Premier ministre Sébastien Lecornu ont demandé aux 34 nouveaux ministres des passations de pouvoirs marquées par la « sobriété », sans presse ni invités, a appris l’AFP auprès de Matignon. Les cérémonies auront aussi lieu « en intérieur ». Une manière pour l’ex-ministre des Armées de montrer que son équipe doit se serrer la ceinture à l’heure des débats sur le budget pour 2026.
Traditionnellement, chaque ministre a le droit à sa passation de pouvoir au sein de chaque ministère. De longs discours ponctuent ce rituel, qui se déroule en présence de nombreux invités et qui fait de plus en plus fréquemment l’objet d’une couverture médiatique extensive. Au point qu’après chaque remaniement, les ministres cherchaient parfois à marquer le coup : en 2022, l’ex-ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer avait, par exemple, fait venir une chorale d’enfants à sa passation.
En temps normal, au-delà de l’exercice de communication, les passations permettent également d’« assurer la continuité des sujets à traiter avec le successeur, puis aborder en tête-à-tête la délicate question des collaborateurs à recaser », rappelle Le Parisien.
Un acte de communication
Mais cette fois-ci, les ministres n’auront pas à se tirer les cheveux pour tenter d’être originaux. Le service minimal est demandé par Sébastien Lecornu. L’objectif : faire des économies à la marge. Difficilement quantifiables, ces cérémonies sont financées via des fonds appartenant aux « budgets des différents ministères », expliquait Matignon à Ouest France au moment de l’annonce du gouvernement Bayrou. Des ressources des ministères qui proviennent principalement « des impôts et des taxes payées par les citoyens et les entreprises ».
Pour le nouveau locataire de Matignon, la suppression des passations traditionnelles est avant tout un acte de communication, alors qu’il entend montrer aux Français que des économies sont réalisées au plus haut sommet de l’État. Dans cette lignée, Sébastien a d’ailleurs déjà annoncé la fin au 1er janvier 2026 des avantages à vie octroyés aux anciens chefs du gouvernement, qui coûtent chaque année près de 4,5 millions d’euros. Une goutte d’eau au regard des 44 milliards d’euros d’économies réclamés par François Bayrou au moment des dernières discussions en date sur le budget 2026.


