Chappaz pointe aussi la responsabilité de « 200 000 personnes » après la mort de Jean Pormanove
INTERNET – Un « fait qui doit faire société ». La ministre déléguée chargée du Numérique Clara Chappaz a pris la parole ce jeudi 21 août, quatre jours après le décès en direct du streamer Jean Pormanove, au centre de vidéos le montrant se faire tabasser ou humilier sur la plateforme Kick. Outre la responsabilité des vidéastes, la ministre a souhaité dénoncer le comportement des personnes qui regardent ces contenus en ligne.
« Il y a urgence à sortir de ce Far West numérique dans lequel on est aujourd’hui et à s’interroger sur la responsabilité des auteurs des vidéos », a-t-elle d’abord déclaré à l’issue d’un déplacement dans le Loiret, rappelant qu’« un homme est mort en ligne ».
« Extrêmement choquée de voir que la réalité a dépassé la fiction », a poursuivi Clara Chappaz, pointant également la responsabilité des « 200 000 personnes qui suivaient cette chaîne et payaient ». « S’il y avait un comportement d’humiliation, là, devant nos yeux, tout le monde serait choqué, tout le monde agirait. Or, là, 20 000 personnes regardaient », a martelé la ministre.
Un « marché » qu’il faut « interroger »
« Le marché autour de ce type de contenu doit absolument nous interroger », a-t-elle ajouté, assurant que « nous aurons des sanctions » qui pourront aller « jusqu’à la fermeture de la plateforme » en cas de « défaillances » de celle-ci.
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La mort en direct Raphaël Graven, connu sous les pseudos Jean Pormanove ou JP, a suscité de vives réactions. Un décès survenu dans la nuit de dimanche à lundi après plus de 12 jours de diffusion vidéo le montrant, au côté d’un autre homme surnommé Coudoux, violenté et humilié par deux partenaires connus sous les pseudos de NarutoVie et Safine.
La ministre a également reconnu une « responsabilité pleine et entière de la régulation numérique », précisant qu’une enquête avait été ouverte dès décembre 2024, « trois jours après » un article publié par Mediapart.
Kick dit s’engager à revoir l’ensemble des règles de modération
Le régulateur en France du numérique, l’Arcom avait « alors commencé à travailler sur le sujet », a-t-elle répété jeudi. Ce dernier a indiqué que Kick s’est engagé jeudi à revoir l’ensemble des règles de modération et de supervision de ses contenus.
Dans un nouvel article publié mercredi, Mediapart a relevé que les 300 heures de direct qui ont précédé le décès du streamer montrent « plusieurs tentatives d’étranglement, de très nombreux coups au visage et des brimades ». Les demandes répétées du streamer d’appeler la police ou les urgences sont aussi retranscrites.
Selon les conclusions de l’autopsie révélées jeudi par le procureur de la République de Nice, le décès « n’est pas en lien avec l’intervention d’un tiers » et « les causes probables du décès apparaissent donc d’origine médicale et/ou toxicologique ». Une enquête a été ouverte lundi pour « recherche des causes de la mort » et confiée à la police judiciaire de Nice.



