Comment l’offensive d’Israël sur l’Iran percute l’agenda de Macron pour la Palestine
POLITIQUE – Les autres conséquences. Emmanuel Macron est contraint de bousculer son agenda politique et diplomatique depuis qu’Israël a déclenché des frappes sans précédent sur les infrastructures militaires et nucléaires de l’Iran. Un nouvel épisode à hauts risques au Moyen-Orient, qui vient percuter entre autres son agenda pour la reconnaissance d’un État palestinien.
Le président de la République a pris la parole, vendredi 13 mai au soir, lors d’une conférence de presse consacrée à ces enjeux. Plus tôt dans la journée, il s’était entretenu au téléphone avec plusieurs acteurs majeurs dans la région, dont le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le président des États-Unis Donald Trump, ou le prince d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane.
Initialement, le chef de l’État devait consacrer sa journée aux préparatifs de la conférence organisée par la France à New York la semaine prochaine en vue de la création d’un État palestinien. Il a finalement annulé sa prise de parole devant le Forum de la Paix, vendredi en fin de matinée, pour organiser un conseil de défense à l’Élysée, avant d’annoncer le report du rendez-vous onusien.
Un report pour des raisons « logistiques et sécuritaires »
Le locataire de l’Élysée, qui fondait de nombreux espoirs sur ce sommet diplomatique organisé conjointement avec l’Arabie saoudite et prévu de longue date, évoque des raisons « pragmatiques », « logistiques et sécuritaires ».
« Aujourd’hui même, le prince héritier [d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane], comme le président de l’Autorité palestinienne [Mahmoud Abbas] m’ont indiqué qu’ils n’étaient pas en situation logistique, physique, sécuritaire et politique de se rendre à New York », a-t-il expliqué lors de sa conférence de presse. Or, pour le chef de l’État, organiser une telle réunion sans « les dirigeants de la région », contraint de « rester chez eux (…) pour des raisons évidentes », ne fait guère de « sens ».
Emmanuel Macron, qui devait intervenir mercredi 18 juin à New York, avait envisagé dès avril d’y reconnaître un État palestinien, même s’il avait depuis émis plusieurs conditions qui sonnaient parfois comme une volonté de temporiser sur ce pas diplomatique retentissant de la part de la France. Ce n’est qu’une question de temps, affirme-t-il, désormais.
« Dynamique inarrêtable », malgré tout ?
« Dès les prochains jours, en lien évidemment avec les dirigeants de la région et plus particulièrement avec l’Arabie saoudite, une date sera refixée », a-t-il ainsi indiqué vendredi soir, alors qu’Israël poursuit ses frappes, et que l’Iran a répliqué avec des centaines de missiles.
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Malgré ces récents événements, qui font planer un risque de déstabilisation globale sur la région, le président français a estimé lors de cette même conférence de presse que « la dynamique créée par (ce rendez-vous à l’ONU) est inarrêtable. » Il a donc a martelé sa détermination à aller vers une reconnaissance de la Palestine, malgré la vive opposition d’Israël, et les remous que provoque cette intention dans la classe politique française.
En clair, « ce report ne saurait remettre en cause notre détermination à avancer vers la mise en œuvre de la solution des deux États », palestinien et israélien, a insisté le chef de l’État, revendiquant une « décision souveraine », « quelles que soient les circonstances ».
Quelque 150 pays reconnaissent aujourd’hui un État palestinien. Ces dernières semaines, les Premiers ministres britannique et canadien Keir, Starmer et Mark Carney, ont, comme la France, fait un pas vers cette direction. Sans rien promette toutefois pour l’immédiat. Reste donc à éclaircir certains doutes… Et désormais, à définir un nouveau calendrier.