Politique

Comment Marion Maréchal assume de ne pas rendre hommage à Robert Badinter

POLITIQUE – Aux grands hommes, « Reconquête » n’est pas très reconnaissant. Marion Maréchal a expliqué le silence de son parti après la mort de Robert Badinter, deux jours plus tôt. Une non-réaction à rebours de la classe politique, prompte à lui rendre hommage, de la gauche au Rassemblement national.

C’est une question de « bilan », selon la tête de liste du parti d’Eric Zemmour pour les élections européennes. Certes, le ministre de la Justice socialiste sous François Mitterand a fait abolir la peine de mort en 1981, « un grand combat humaniste », selon les mots de Marion Maréchal. Mais il est aussi responsable d’un certain « désarmement de l’État », a-t-elle estimé ce dimanche 11 février.

« On est tous des humains, on livre évidemment nos condoléances à sa famille. Mais je ne me sens pas obligée de rendre un hommage politique à un homme qui a été (…) dans l’ensemble de ses positions l’incarnation de cette gauche de la culture de l’excuse, de la fin de la politique répressive, des peines alternatives dans les prisons », a-t-elle encore lancé sur BFMTV, insistant sur le fait qu’elle ne se « retrouve pas dans son bilan politique. »

Ne comptez pas sur l’ancienne députée du Front national, donc, pour soutenir son entrée au Panthéon comme le réclament plusieurs élus de gauche : « À partir du moment où je suis en désaccord avec les choix politiques qui ont été les siens, mécaniquement je ne suis pas pour son entrée au Panthéon », a-t-elle conclu.

Un hommage national place Vendôme

Vendredi, le premier secrétaire du PS estimait que « la patrie peut marquer sa reconnaissance à Robert Badinter en faisant en sorte que sa dépouille rejoigne celle de Jaurès », en assurant que « le président s’honorerait » à lui rendre l’hommage suprême du Panthéon. Un appel partagé par plusieurs personnalités, chez les insoumis ou les écologistes.

En réponse, Emmanuel Macron a indiqué qu’il s’exprimerait sur la question lors de l’hommage national, prévu mercredi 14 février, place Vendôme, devant le ministère de la Justice.

« Avocat, garde des Sceaux, homme de l’abolition de la peine de mort. Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français », avait salué le président de la République sur les réseaux sociaux, quelques minutes après l’annonce du décès de l’ancien président du Conseil constitutionnel.

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