D’Angèle à Ruffin, ces personnalités appellent à signer une pétition contre les thérapies de conversion

Mise à jour du 16 mai à 16h45 : la pétition a dépassé le seuil du million de signatures en milieu d’après-midi.

DROITS LGBT+ – Le seuil fatidique doit avoir été dépassé avant le samedi 17 mai à 23h59. Des personnalités du monde politique et culturel se mobilisent depuis une semaine pour relayer une pétition pour interdire les thérapies de conversion visant les personnes LGBT+ dans l’Union européenne (UE). Si cette initiative citoyenne européenne (ICE) recueille le million de signatures nécessaires, elle permettra d’interpeller la Commission européenne sur le sujet.

Les auteurs de l’initiative, cités par le site Toute l’Europe, veulent inviter l’instance située à Bruxelles à « proposer une interdiction légale contraignante des pratiques de conversion ciblant les citoyens LGBTQ+ dans l’UE ». Portée par l’association Against Conversion Therapy (ACT), l’ICE vise à rendre illégale toute intervention cherchant à « changer l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre » d’une personne pour qu’elle s’aligne avec « les normes ». En France, une loi visant à interdire ces pratiques a déjà été adoptée en janvier 2022, mais des cas continuent d’être épinglés par les autorités.

Ces « thérapies » – qui évidemment ne soignent rien puisqu’il n’y a rien à soigner – peuvent être « assimilées à des actes de torture et devraient être interdites », affirmait dès juillet 2020 l’expert indépendant de l’ONU sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, qui décrit ses pratiques comme « intrinsèquement discriminatoires, cruelles, inhumaines et dégradantes ». Pour parvenir jusqu’à la Commission européenne, l’ICE doit, en plus de recueillir 1 million de paraphes, réunir un nombre significatif de signataires dans au moins sept pays de l’UE différents.

Une pétition signée (notamment) par Angèle, Bilal Hassani et François Ruffin

Ce vendredi en début d’apràs-midi, il manque moins de 40 000 signatures pour passer le million. Le deuxième objectif, lui, est déjà rempli avec un nombre suffisant de signataires pour la France, l’Irlande, l’Espagne, les Pays-Bas, la Finlande, la Slovénie et la Belgique. La mobilisation est particulièrement importante dans l’Hexagone, qui concentre à lui seul plus de 460 000 signatures, soit près de la moitié du nombre total. Un succès qui s’explique par la large diffusion de l’ICE sur les réseaux sociaux, notamment Instagram.

D’après l’association ACT et plusieurs médias francophones, elle a bénéficié du soutien d’artistes qui vont de Bilal Hassani à Stromae en passant par Hoshi, Marguerite et Angèle. La story publiée en début de semaine par cette dernière sur Instagram a même joué un rôle déterminant pour permettre à la Belgique d’atteindre le seuil minimal de signature, souligne la RTBF. La chanteuse belge, qui compte près de 4 millions de followers sur son compte Instagram, a reposté ce vendredi une story que vous pouvez voir ci-dessous pour partager la pétition :

L’ICE a aussi été partagée par de nombreux élus français, à gauche et au centre. « Il faut 1 million de signatures […] pour dire que personne ne doit être forcé à changer pour être accepté », a écrit François Ruffin sur X, appelant à signer la pétition « pour les droits, pour la dignité, pour les libertés ». Côté insoumis, l’ICE a été partagée par Jean-Luc Mélenchon, qui a qualifié les thérapies de conversion de « pratiques barbares », et par l’eurodéputée Manon Aubry qui a appelé à « protéger les personnes LGBTI+ de la torture ».

Toujours à gauche, la pétition a été repartagée par le chef des socialistes Olivier Faure qui a salué « une mobilisation sans précédent […] dans toute l’Europe » et par la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, qui s’était battue pour faire adopter une loi interdisant les thérapies de conversion à la chambre haute. La pétition a aussi eu un écho dans le clan macroniste puisqu’elle a été partagée par le député de Paris Sylvain Maillard.

Il reste un peu plus de 24 heures pour récolter les plus de 120 000 signatures manquantes, mais pour Mattéo Garguilo, un étudiant lyonnais qui a participé à la création de l’association ACT, le plus important est déjà fait. « Nous avons déjà gagné en mettant le sujet à l’agenda », a-t-il estimé dans les colonnes du Nouvel Obs, rappelant toutefois que le succès de l’ICE donnerait un poids supplémentaire à la lutte contre les thérapies de conversion. « Si nous avons réussi à mobiliser un million de personnes en Europe, la Commission [européenne] ne pourra pas s’échapper », a-t-il déclaré.

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