Darmanin annule cette activité surf pour des détenus après la colère du RN, sauf que…
POLITIQUE – Les cartes postales du RN ne se perdent pas l’été. Le député lepéniste Thomas Ménagé a interpellé Gérald Darmanin ce vendredi 1er août, sur X, en exprimant son indignation à la lecture d’un communiqué de presse du syndicat pénitentiaire UFAP-Unsa de Rennes Vezin. L’organisation y fait part de sa colère contre une activité de « surf thérapeutique » organisée à Saint-Malo, pour des détenus, à visée de réinsertion.
Le secrétaire local, Eric Toxe, qui signe le texte, se montre particulièrement en colère contre le service médico-psychologique régional (il en existe 26 en France). Ainsi, juge le syndicat, pendant que les agents « croulent sous les coups » de « ces si gentils détenus », le SMPR qui les juge « trop » ou « pas assez malades » pour les admettre dans les cellules dédiées n’hésite en revanche pas à dépenser des sous.
« On se fout de notre gueule alors qu’en plus on demande des efforts aux Français. On n’est pas contre les gens instables, mais les détenus avec des troubles psy ont besoin d’être soignés. Là on propose du surf. Ils vont se promener sur la plage avec un risque de fuite », tempête Eric Toxe contacté par Le HuffPost. Le même évoque par ailleurs trois agressions d’agents pénitentiaires. Questionné sur la manière dont il avait appris l’existence de cette activité, le syndicaliste a simplement évoqué « une source ».
Sa colère est en tout cas partagée par l’élu RN Thomas Ménagé qui oppose à cette initiative un chiffre issu d’une étude de l’observatoire des inégalités de 2024 (et qui n’a a priori rien à voir avec les questions carcérales) : « 40 % des Français ne partent pas en vacances. » Et le député de demander ainsi au ministre de la Justice Gérald Darmanin si « tout va bien ? »
Activité annulée, mais…
Contactés par Le HuffPost, les services du ministère assurent, eux, que « le Garde des Sceaux a demandé l’annulation immédiate de cette activité qui devait avoir lieu à la rentrée conformément à la doctrine qu’il a instaurée à son arrivée ».
De doctrine, il est question de la circulaire diffusée l’hiver dernier et dans laquelle le ministre interdit toutes les activités ludiques « choquantes », autre que l’apprentissage du français, le travail, ou le sport. Une circulaire publiée après un imbroglio autour d’un atelier massage et finalement retoquée par le Conseil d’État en mai. L’institution a jugé que le ministre pouvait bien fixer l’encadrement et les conditions des activités mais pas interdire celles qui s’avèrent conformes au code pénitentiaire.
Qu’en est-il en l’occurrence pour l’activité prévue à Saint-Malo ? Également contactée par nos soins, la direction interrégionale des services pénitentiaires du Grand Ouest dit ne pas avoir été mise au courant d’une annulation de ce qui est à ce stade de l’ordre du projet médical. Lequel relève par ailleurs du ministère de la Santé et non de celui la Justice, assure-t-on encore.
« C’est un petit groupe de cinq personnes détenues qui sont des patients du centre hospitalier psychiatrique de Rennes, un groupe qui n’est d’ailleurs pas encore composé, car c’est un projet pour l’automne donc on n’en est pas là. C’est du thérapeutique c’est pour préparer leur sortie, c’est un projet sanitaire, pas un projet pénitentiaire », assure encore la direction au HuffPost. L’océan charrie tout le temps de l’écume.


