Darmanin met un (énorme) coup de pression à Barnier sur le Budget
POLITIQUE – Le débat parlementaire sur le projet de loi de finances 2025 n’a pas encore débuté, mais Gérald Darmanin pose déjà ses conditions. Invité ce jeudi 3 octobre sur franceinfo, l’ancien ministre de l’Intérieur a dénoncé sans ménagement les (quelques) orientations exprimées par le gouvernement de Michel Barnier pour franchir le mur de la dette.
Et pour cause, le député du Nord a jugé « inacceptable » le plan esquissé par l’exécutif, en dénonçant notamment les augmentations d’impôts et l’abandon de mesures annoncées sous Gabriel Attal. « Dans la vie, il ne faut pas faire des économies par principe de faire des économies, bien sûr qu’il faut en faire. Mais nous proposions la réforme de l’Assurance chômage, et le Premier ministre ne la reprend pas, c’est dommage », a taclé Gérald Darmanin, alors que ladite réforme était présentée à l’époque pour encourager l’emploi et non comme une pure mesure d’économies.
« Moi je me suis engagé devant les électeurs de Tourcoing en disant “pas d’augmentation d’impôts”, je ne voterai pas d’augmentation d’impôts », a lancé l’ancien ministre de l’Intérieur, alors que le ministre du Budget a annoncé que cette mesure concernerait seulement 0.3 % les plus fortunés du pays. Aussi dans le viseur celui qui a déjà été en charge du Budget, la hausse du taux d’impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises envisagée par l’exécutif.
Barnier « prend la direction de Hollande »
« On ne peut pas tenir la trajectoire évoquée par le Premier ministre sans une augmentation pérenne d’impôts. Et je pense que l’augmentation pérenne de l’impôt sur les sociétés c’est terrible pour notre attractivité », a justifié Gérald Darmanin, estimant que Michel Barnier « prend la direction de François Hollande ».
Une sortie qui a de quoi surprendre, alors que des membres de son propre camp, Arnaud Armand et Laurent Saint-Martin, respectivement ministre de l’Économie et du Budget, sont justement en charge du projet de loi de finances (PLF) qui sera présenté en conseil des ministres le 10 octobre. Un début de cacophonie qui ne passe pas inaperçue pour l’opposition.
« Le gouvernement esquisse à peine une mini “contribution exceptionnelle” que Gérald Darmanin annonce déjà qu’il ne votera pas le budget dans ces conditions. Cette “majorité” est partie pour se donner en spectacle en permanence », a raillé sur le réseau social X, Marine Tondelier, cheffe du parti écologiste. « Chacun comprendra désormais que quiconque se place sous la tutelle de l’ex-majorité est condamné à prolonger sa politique. Même Michel Barnier est trop à gauche pour Gérald Darmanin », a renchéri le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
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