Politique

Dati entre au gouvernement mais ne renonce pas à Paris en 2026 (au contraire)

POLITIQUE – Paris ou le retour au gouvernement ? En théorie, choisir c’est renoncer… sauf quand on s’appelle Rachida Dati. La maire du VIIe arrondissement, devenue ministre de la Culture du gouvernement Attal jeudi 11 janvier, n’entend pas pour autant renoncer à son « combat » pour la mairie de la capitale.

Selon des propos rapportés par franceinfo, Rachida Dati a déclaré, devant les élus parisiens de son groupe Changer Paris réunis en urgence jeudi soir, avoir eu « l’assurance de l’enjeu de la mairie de Paris ».

Le Monde rapporte que la nomination de Rachida Dati a été menée directement par Emmanuel Macron. Lequel lui a promis qu’elle aurait « la voie libre pour représenter le camp présidentiel, sans subir la concurrence d’un candidat macroniste en 2026 », écrivent nos confrères. C’était sans compter la colère d’Éric Ciotti, qui a annoncé l’exclusion immédiate de Rachida Dati des Républicains. Néanmoins elle « reste LR de cœur », a commenté pour l’AFP le maire LR du VIe arrondissement Jean-Pierre Lecoq, relativisant cette sentence.

Rachida Dati pour « punir » Clément Beaune ?

Le maire LR a été le premier élu de la droite parisienne à afficher publiquement son soutien, esquissant la possibilité d’une alliance entre macronistes et Républicains. « Cette nomination est une bonne nouvelle et un espoir : celui d’un changement d’orientation politique de la part du président de la République, (…) un espoir également pour la culture avec la force et les engagements que nous lui connaissons, et enfin un espoir pour Paris », a-t-il déclaré.

Pierre-Yves Bournazel, candidat Horizons quasi déclaré pour la mairie, a dénoncé « un deal assez politicien ». « On ne joue pas avec Paris », a-t-il cinglé sur BFMTV ce vendredi 12 janvier, soulignant n’avoir « jamais entendu » Rachida Dati « parler de culture à Paris ».

Pour le sénateur socialiste Rémi Féraud, outre la volonté de « marginaliser Bournazel », la « priorité pour Emmanuel Macron a été de punir (Clément) Beaune » a-t-il confié à l’AFP. Le ministre des Transports, qui avait organisé un dîner avec d’autres ministres en désaccord sur le texte de loi immigration, n’a pas été reconduit dans l’immédiat dans le nouveau gouvernement. Il n’a jamais caché ses ambitions pour la mairie parisienne en 2026, commentant – et critiquant – régulièrement les décisions de la maire Anne Hidalgo.

Candidate de la droite aux municipales de 2020, Rachida Dati n’avait pas pu empêcher la réélection de sa rivale Anne Hidalgo. Mais avec 34 % des voix au second tour, elle a redonné une dynamique à son camp. Depuis bientôt quatre ans, dans son rôle de première opposante, à la tête d’un groupe de 53 élus sur 163, elle s’est affirmée comme la candidate incontournable des LR en vue de l’échéance de 2026.

« Le président de la République et Gabriel Attal mettent clairement la prise de Paris comme un objectif politique pour 2026, car seule l’alliance avec Rachida Dati, même sans LR, peut faire basculer la ville », affirme un conseiller ministériel à franceinfo.

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