Politique

Dati est-elle toujours membre des Républicains ? Ciotti affirme que non, mais…

POLITIQUE – Rachida Dati est-elle LR ou erre-t-elle sans parti ? Le président de la formation de droite Éric Ciotti a répété, ce jeudi 15 février, que la ministre de la Culture ne faisait plus partie des Républicains, assurant qu’elle n’était plus adhérente et qu’il n’y avait donc pas besoin de l’exclure.

« Elle n’est plus membre des Républicains, il n’y a pas d’ambiguïté », a ainsi affirmé le président des Républicains dans la matinale de TF1.

Une manière de chercher à clore le dossier alors que la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture le 11 janvier a provoqué un véritable séisme au sein des Républicains, Éric Ciotti annonçant dans la foulée son exclusion de LR. Mais une semaine plus tard, l’intéressée ironisait, disant « attendre toujours son OQTF (obligation de quitter le territoire français, ndlr) des LR ».

La sanction contre l’élue parisienne n’était pas à l’ordre du jour du bureau politique du parti en début de semaine, alors que, selon la newsletter de Politico du 14 février, des suspensions et exclusions d’autres militants y ont été décidées.

Dati « plus adhérente » chez LR selon Ciotti

Or ce jeudi, Éric Ciotti l’affirme de nouveau : « Il n’y a pas besoin d’exclusion » car « pour être membre d’un parti politique il faut y adhérer. Elle n’est plus adhérente en 2024, il n’y a pas besoin de procédure particulière », justifie le patron de LR.

Un point que conteste Rachida Dati qui assurait le 17 janvier être « toujours aux LR ».

Dans leur argumentaire, les cadres de droite maintiennent que l’entrée de Rachida Dati au gouvernement acte de fait son exclusion du parti. « On ne peut pas être dans un gouvernement, donc dans une majorité, et dans un parti d’opposition », fait valoir Éric Ciotti. « La vie politique, c’est du bon sens et c’est de la logique. On ne peut pas être dehors et dedans. »

Sauf que dans les statuts du parti, l’exclusion définitive d’un membre n’est actée qu’une fois « instruite » par le bureau politique. « En cas d’urgence », le président du parti peut décider d’une suspension immédiate, mais elle reste temporaire et doit ensuite être étudiée par le bureau politique « dans les plus brefs délais ». Ce qui ne semble pas avoir été le cas, vu les propos d’Éric Ciotti lui-même.

Ce qui n’empêche pas l’intéressé de continuer à ériger une frontière entre la nouvelle ministre et sa propre famille politique. Le député des Alpes-Maritimes a d’ailleurs de nouveau déclaré que son parti devrait être présent aux municipales à Paris en 2026 face à Rachida Dati. « Naturellement, Les Républicains seront présents dans la bataille municipale pour faire battre Anne Hidalgo », a-t-il assuré. « Nous verrons si madame Dati est candidate, sous quelle étiquette, si elle est encore au gouvernement. Il y a encore beaucoup de temps », a-t-il ajouté. Ou comment garder toutes ses options ouvertes.

À voir également sur Le HuffPost :