Politique

« Défaite pénible »: L’attitude d’Agresti-Roubache avec le RN crispe jusqu’à la majorité 

POLITIQUE – Une ministre recadrée en public par le président de son propre groupe politique, ce n’est pas courant. Mardi 13 février, la secrétaire d’État à la Citoyenneté Sabrina Agresti-Roubache s’est attiré les reproches des élus Renaissance pour avoir refusé de se prononcer sur un amendement déposé par le Rassemblement national.

L’Assemblée nationale débattait du projet de loi pour renforcer la lutte contre les dérives sectaires, notamment sur internet. Un texte qui ne fait pas l’unanimité. L’article 4, sur la création d’un délit de « provocation à l’abandon ou à l’abstention de soins » exposant à un risque « grave » pour la santé, cher au gouvernement, a par exemple été retoqué.

Au cours des échanges, la secrétaire d’Etat à la Citoyenneté s’est vu reprocher un regard plutôt bienveillant vis à vis de deux amendements du Rassemblement national, concernant d’autres enjeux. Sabrina Agresti Roubache a effectivement refusé de se prononcer sur deux propositions du groupe d’extrême droite portant sur sur la Mivilude (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). « Ce sera un avis de sagesse, c’est assumé », a-t-elle notamment déclaré, formule pour signifier que le gouvernement ne se prononce pas.

Les élus Renaissance « troublés »

Tollé sur les bancs socialistes et écologiques, qui y ont vu, « une nouvelle fois, l’alliance du gouvernement avec l’extrême droite à l’Assemblée nationale » s’indigne l’élu écologiste Benjamin Lucas sur X. Dans l’hémicycle, le président du groupe Renaissance Sylvain Maillard demande une suspension de séance. Selon Le Figaro, il se dirige alors avec plusieurs parlementaires du groupe vers le banc des ministres pour échanger avec Sabrina Agresti-Roubache, visiblement peu satisfaits de sa prise de position. La même scène est racontée par le site de suivi de la vie parlementaire Projet Arcadie.

« Nous étions plusieurs à être troublés d’entendre la ministre nous expliquer qu’elle était contre ces amendements mais appeler à un avis de sagesse, et encore plus pour des amendements venant de l’extrême droite ! » déclare un élu du camp présidentiel au quotidien.

Si cette partie des échanges n’a pas été filmée – en vertu du règlement de l’Assemblée nationale – le député Renaissance Éric Bothorel a publiquement dit sa « honte de ces alliances contre la science ». « On aurait pu avoir aussi au banc côté gouvernement, des convictions autrement exprimées que ’je ne suis pas là pour me fâcher’, ’vous me connaissez’ cela n’aurait rien changé à l’arithmétique, mais rendu la défaite moins pénible » déplore-t-il.

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