Des permanences d’élus dégradées, LFI dénonce un deux poids, deux mesures de Retailleau
POLITIQUE – Un nouvel exemple de violence contre les élus. Ces dernières heures, plusieurs députés ont vu leur permanence parlementaire saccagée, dans des circonstances et pour des raisons bien différentes.
C’est le cas du député RN David Magnier dans l’Oise. Selon le récit qu’il en fait, un individu « capuché », visible sur les images de vidéosurveillance, aurait cassé vers 4 heures du matin ce samedi 19 octobre les vitrines et la porte d’entrée de la permanence, « avec un objet, probablement un marteau ou un pied-de-biche ». « Ça a duré 30 secondes, c’était très rapide », ajoute-t-il auprès de l’AFP.
Peu de temps avant, c’est le local des députés LFI Manon Meunier et Damien Maudet, à Limoges, qui avait lui aussi été attaqué, avec de nombreux pneus entassés devant l’entrée. L’action a été revendiquée par la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, qui accuse les Insoumis d’être « des traîtres qui s’attaquent à la paysannerie et au peuple ».
« Indignation sélective »
Après ce double acte de violence, le ministre de l’Intérieur n’a apporté son soutien… qu’au député RN. « Cette nuit, la permanence du député RN de l’Oise David Magnier a été saccagée. Cette violence contre les élus est une honte absolue et devrait tous nous révolter. La démocratie c’est le débat et l’acceptation du désaccord », a écrit Bruno Retailleau sur X. Ce qui a suscité la colère d’élus et de militants de La France insoumise, qui dénoncent un deux poids, deux mesures dans la condamnation des faits. « On peut savoir pourquoi vous n’avez pas eu un mot pour les deux permanences de députés LFI attaquées hier ? Ah oui, vous êtes d’extrême droite… », fustige la députée LFI Ersilia Soudais en direction du locataire de Beauvau.
Antoine Léaument dénonce aussi l’absence de soutien du ministre à l’égard de ses camarades élus en Haute-Vienne et rappelle que « s’en prendre à ceux qui ne sont pas au pouvoir et donc pas responsables de la situation est lamentable ! Si on mettait en place les propositions du NFP, la paysannerie irait beaucoup mieux ». L’Insoumis Thomas Portes regrette également le « silence » de Bruno Retailleau : « Vous n’êtes pas ministre de la République mais porte-parole du RN. Minable ».
« Le ministre de l’Intérieur se soucie uniquement de donner des gages au RN. Un double standard assumé. Gouvernement de la honte », tance enfin la députée LFI Nathalie Oziol. Dans le même registre, Nadège Abomangoli estime que « manifestement », le saccage de la permanence parlementaire des députés LFI « n’intéresse pas le ministre de l’intérieur qui a l’indignation sélective. De notre côté on ne donne pas dans la déploration, ce ne sont que quelques dégâts matériels. Côté ministre de l’intérieur, on donne des gages de soutien inconditionnel à l’extrême droite. Cela n’étonnera personne, c’est le gouvernement Barnier-Le Pen ». Le débat politique continue, malgré tout.
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