Politique

Emmanuel Macron reçoit (enfin) les syndicats agricoles à l’Élysée

POLITIQUE – Le rendez-vous était attendu, il se concrétise. Emmanuel Macron reçoit ce jeudi 2 mai les syndicats agricoles et les représentants des filières pour « évoquer les perspectives de l’agriculture française et européenne ». « Cette réunion de travail », comme le présentait l’Élysée lundi 29 avril, doit commencer à 10 heures jeudi matin, sans qu’on sache encore exactement qui s’y rendra.

Mais l’Elysée espère, avec cette rencontre, clore la crise agricole qui a provoqué des blocages exceptionnels en France au début de l’année. Lors de l’inauguration, sous les huées, du dernier Salon de l’agriculture, le 24 février en pleine crise agricole, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous aux syndicats trois semaines plus tard. L’échéance a été repoussée à plusieurs reprises, le syndicat majoritaire FNSEA s’impatientant de voir le chef de l’Etat livrer « sa vision » de l’avenir de l’agriculture.

L’exécutif et la FNSEA ne cachent pas leur espoir de clore le chapitre de la crise agricole qui a éclaté avec un blocage d’une portion de l’autoroute A64 mi-janvier en Haute-Garonne et s’est étendue à l’ensemble du territoire autour d’une multitude de doléances (normes, revenu, considération du métier…). « On s’était engagé. Un accord a été conclu. On acte la fin », a commenté à l’AFP une source dans l’entourage d’Emmanuel Macron, à propos du rendez-vous de jeudi matin.

Nouvelle « phase »

Ce dernier fait suite à une série de mesures annoncées par Gabriel Attal samedi dernier et qui ont rencontré un écho positif chez les syndicats majoritaires. Parmi ces mesures figurent la présentation promise « début mai » de la version définitive du plan Ecophyto de réduction des pesticides, mis en pause à la faveur de la crise agricole, de nouvelles aides à la trésorerie des exploitations, l’accélération de 100 projets de stockage d’eau ou d’irrigation, et un plan d’aide à trois départements frappés par les crises météorologiques (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault).

Après la mobilisation inédite des agriculteurs et d’intenses négociations de plusieurs mois, une nouvelle « phase » s’ouvre pour la « déclinaison concrète » de chacune de ces mesures, avaient salué samedi les syndicats majoritaires, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs. Mais ils promettent d’être d’une « extrême vigilance » pour surveiller leur concrétisation, et le vote cet été d’une nouvelle loi agricole.

Le message de la FNSEA à Emmanuel Macron ? « Faites en sorte que les annonces formulées se déclinent concrètement », a lancé le président du syndicat, Arnaud Rousseau, dans un entretien au Parisien mercredi 1er-mai. « Et si ce n’est pas le cas pour des raisons administratives ou politiques, alors à l’hiver prochain, il y aura à nouveau des mouvements », a-t-il prévenu.

« Ce qui s’est passé ce week-end [avec les annonces de Gabriel Attal] ou ce qui se dira jeudi ne permettra de clore cette séquence et de dire que tout est réglé pour les paysannes et paysans. On s’organisera » pour continuer la mobilisation, affirme de son côté la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola.

Débat à l’Assemblée

A l’Assemblée nationale, les députés ont entamé en commision mardi 30 avril l’examen de ce projet de loi d’orientation agricole, remanié après la crise.  Il contient dans son article 1 l’affirmation que l’agriculture est « d’intérêt général majeur », dans l’optique notamment de faciliter la construction de réserves d’eau pour l’irrigation et de nouveaux bâtiments d’élevage hors-sol.

Avec des sujets comme la formation, les haies ou la révision de l’échelle des peines en cas d’atteinte à la nature, ce texte a pour objectif d’accélérer l’arrivée de nouvelles générations d’agriculteurs, délestés de certaines contraintes environnementales. Les ONG environnementales lui reprochent de pérenniser le modèle actuel, au détriment des écosystèmes. Le texte est attendu à partir du 14 mai dans l’hémicycle.

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