En attendant Matignon, droite et macronistes s’allient pour chiper la Lozère à la gauche
POLITIQUE – Le maire de Mende Laurent Suau, ex-socialiste rallié au camp d’Emmanuel Macron, a été élu vendredi 9 août à la tête de la Lozère grâce au soutien inattendu de la droite, évinçant la gauche de la présidence de ce département rural qu’elle contrôlait depuis 2015.
« C’est un nouvel équilibre, qui devrait aussi pouvoir s’appliquer au niveau national », a déclaré Laurent Suau, joint par téléphone par l’AFP, alors que les grandes manœuvres entamées après les législatives anticipées pour bâtir une majorité à l’Assemblée nationale n’ont jusqu’à présent pas abouti et qu’un gouvernement démissionnaire continue à gérer les affaires courantes.
Laurent Suau, qui en tant que premier vice-président du département soutenait depuis 2015 sa présidente socialiste Sophie Pantel, avait poussé cette dernière à se présenter aux dernières législatives afin de barrer la route au Rassemblement national et d’éviter qu’un « insoumis » n’obtienne l’investiture du Nouveau Front populaire (NPF).
Il lui avait promis de ne pas briguer sa succession à la tête du département si elle était élue, en échange de son engagement à procéder à des « changements dans l’organisation » du conseil départemental, a-t-il expliqué vendredi à l’AFP.
« Appel à l’ouverture et aux bonnes volontés »
Le 7 juillet, Sophie Pantel s’est effectivement imposée dans le cadre d’une triangulaire face à un candidat RN et au député sortant de droite, Pierre Morel-à-L’Huissier, mais les demandes de Laurent Suau sont depuis lors restées, selon lui, lettres mortes.
Les relations déjà tendues entre les amis du maire de Mende et les proches de Sophie Pantel se sont encore plus dégradées. Les choses se sont donc « précipitées » jeudi, et Laurent Suau s’est porté candidat à la présidence lors d’un conseil départemental vendredi, obtenant 7 voix au premier tour, contre 10 au candidat de la gauche, Jean-Louis Brun, et neuf à Jean-Paul Pourquier, le président UMP du département de 2004 à 2015.
Après un « appel à l’ouverture et aux bonnes volontés » de Laurent Suau, Jean-Paul Pourquier s’est désisté à son profit au second tour et le maire de Mende a obtenu 16 voix sur 26, faisant basculer la majorité vers une alliance du centre et de la droite qu’il aimerait voir se reproduire à l’échelon national.
Laurent Suau quittera la mairie de Mende mais restera membre du conseil municipal, au sein duquel son successeur sera prochainement choisi, a-t-il expliqué vendredi.
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