En quoi consiste le deuil national pour Mayotte ce lundi ?

MAYOTTE – Après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, Emmanuel Macron avait annoncé qu’il décréterait « un deuil national », ce qui avait été ardemment demandé par le Parti socialiste. Quelques jours plus tard, le président de la République a tenu sa promesse, puisqu’il a annoncé jeudi 19 décembre que ce deuil national se déroulerait ce lundi 23 décembre en hommage aux victimes dont le nombre exact n’est toujours pas connu, le dernier bilan faisant état de 35 morts.

« Nous partageons tous la peine des Mahorais », a dit le chef de l’État sur X. « Nos drapeaux seront en berne. Tous les Français seront invités à se recueillir à 11h » ce lundi, a-t-il ajouté depuis l’archipel français de l’océan Indien où il se trouvait. « Il y aura une minute de silence dans tous les services publics », avait-il ajouté lors d’un échange avec la presse dans la soirée.

Ce sera la première fois, sous la Ve République, qu’un événement climatique est commémoré de cette façon. Mais ce ne sera pas le premier deuil national en France depuis 1958. Ces 66 dernières années, il y a déjà eu neuf périodes de deuil national. Avant cela, il y en avait eu seulement quatre, dont la première en 1930.

Jusqu’en 2015, cet hommage de la Nation aux victimes d’un événement marquant ou après la mort d’un président de la République se déroulait sur une journée. Mais après les attentats du 13-Novembre à Paris, François Hollande avait décrété trois jours de deuil national (du 15 au 17 novembre). Il en avait fait de même l’année suivante après l’attentat de Nice le 14 juillet (du 16 au 18 juillet).

Le tout premier deuil national en 1930, un événement climatique

Décidées par un décret signé par le président de la République, ces périodes de deuil national ne sont pas associées à une cérémonie particulière, mais prennent la forme d’un simple temps symbolique de recueillement. Elles se concrétisent la plupart du temps par des minutes de silence dans les établissements du service public et les drapeaux sont systématiquement mis en berne sur les bâtiments et édifices publics.

Les deux journées de deuil national les plus récentes concernent la mort de deux anciens chefs de l’État : le 30 septembre 2019 après celle de Jacques Chirac, et le 9 décembre 2020 après celle de Valéry Giscard d’Estaing.

Les deux autres deuils nationaux restants du XXIe siècle s’étaient déroulés le 8 janvier 2015, au lendemain de l’attentat de Charlie Hebdo à Paris, et le 14 septembre 2001, trois jours après les attentats du 11-Septembre aux États-Unis. C’est la seule fois qu’un deuil national a été décrété après un événement hors de France.

Le 9 mars 1930, le tout premier deuil national avait, comme un écho à celui de 2024, concerné un événement climatique : les inondations massives de plusieurs départements du Sud-Ouest, qui, pendant quatre jours, avaient fait des centaines de morts et détruits des milliers de maisons et des dizaines de kilomètres de routes et voies ferrées.

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