Politique

Épinglés pour leurs frais de mandat, ces deux députés punis de la sanction la plus lourde

POLITIQUE – Ils ne portent pas le même maillot, mais ils ont la même sanction. Les députés ont validé ce mercredi 7 mai la peine proposée quelques heures plus tôt – à l’unanimité – par le bureau de l’Assemblée nationale à l’encontre de deux élus épinglés pour leurs frais de mandat : la députée ex-RN du Pas-de-Calais Christine Engrand et son collègue LFI du Loiret Andy Kerbrat.

La première (qui a depuis été exclue du parti lepéniste) avait été prise à défaut en train d’utiliser cette enveloppe réglementée pour payer un site de rencontre et la garde de ses chiens. Quant au second, c’est pour financer son addiction à la drogue qu’il avait pioché dans son allocation de frais de mandat (AFM), qui s’élève pour chaque député à 5 950 euros par mois. Les deux écopent de la sanction la plus lourde prévue par l’Assemblée nationale : une censure avec exclusion temporaire.

« La multiplicité, la récurrence et la durée dans le temps des faits commis par ces deux députés ont été constatées par un contrôle du déontologue de l’Assemblée nationale », fait valoir la présidence de l’Assemblée dans un communiqué, précisant la nature de la peine infligée aux deux élus, prévue à l’article 71 du règlement.

« Un message fort »

« Elle se traduit par l’interdiction de prendre part aux travaux de l’Assemblée et de reparaître dans le palais de l’Assemblée nationale pendant quinze jours de séance. Elle entraîne également la privation, pendant deux mois, de la moitié de l’indemnité parlementaire du député », détaille Yaël Braun-Pivet, jugeant que cette issue « envoie un message fort et ferme de l’ensemble des groupes politiques quant au devoir d’exemplarité qui incombe aux députés ».

Comme le veut la procédure, la sanction a été mise au vote de l’Assemblée, qui l’a largement approuvée à main levée. Il y a quasiment un an, c’est le député LFI Sébastien Delogu qui avait été sanctionné de la sorte, avant que la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron ne vienne annuler cette peine.

L’élu avait été sévèrement puni après avoir brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle, ce qui avait interrogé une bonne partie de la classe politique. Avant lui, c’était le député RN Grégoire de Fournas qui avait écopé de la même peine, après avoir crié « qu’il retourne en Afrique », alors que le député LFI Carlos Mertens-Bilongo était en train d’interroger le gouvernement.

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