Éric Ciotti, patron des Républicains, annonce une alliance avec le RN
POLITIQUE – Coup de tonnerre à droite. Le président des Républicains a annoncé, ce mardi 11 juin sur TF1, une « alliance avec le Rassemblement national » dans la perceptive des législatives qui vont faire suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. « LR est trop faible pour s’opposer aux deux blocs les plus dangereux » a justifié le patron du parti.
Dans la foulée, la présidente des députés RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen a salué auprès de l’AFP « le choix courageux » d’Éric Ciotti et son « sens des responsabilités ». Jordan Bardella s’est lui empressé de réagir sur X (ex-Twitter) : « Éric Ciotti choisit l’intérêt des Français avant celui de nos partis. »
Pour remporter cette élection, « des dizaines » de députés LR qui seront « investis » ou « soutenus » , a promis Jordan Bardella lors d’un entretien mardi soir au JT de 20 h de France 2. Avant de donner des détails sur sa vision en cas de victoire : « Ma priorité sera de traiter les urgences : le pouvoir d’achat, la sécurité, l’immigration. (…) La réforme des retraites viendra dans un second temps. »
Éric Ciotti isolé au sein de sa propre famille politique ?
Problème : tout le monde (ou presque) dans son camp s’oppose à cette alliance. Avant même la déclaration d’Éric Ciotti, à mesure que la rumeur d’un rapprochement avec le RN montait, plusieurs cadres du parti avaient écarté une telle alliance, à l’instar de Xavier Bertrand. « L’ADN de la droite républicaine, c’est jamais les extrêmes », a-t-il déclaré sur franceinfo à mesure que la rumeur du rapprochement montait. « Si certains ont envie d’aller avec le RN, qu’ils le disent maintenant », s’est-il agacé, indiquant qu’il n’irait « pas soutenir un candidat de droite qui serait soutenu par le RN ».
Le président des députés LR à l’Assemblée nationale Olivier Marleix, s’est prononcé dans le même sens, en annonçant que les élus de son groupe seraient candidats sous leurs « couleurs », « sans arrangements ». Après la déclaration du président de LR, il appelle désormais, de même que Gérard Larcher, le président du Sénat, à ce que l’actuel chef de file de LR quitte ses fonctions à la tête du parti.
De même, Laurent Wauquiez, président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui se rêve candidat de la droite à l’Élysée en 2027, a écarté « le saut dans l’inconnu du RN » et appelé son parti à une « parole indépendante ». Les sénateurs LR ont voté et refusé massivement l’hypothèse d’un accord électoral avec le RN aux législatives anticipées, prônant une ligne « d’indépendance » et « d’autonomie », également vis-à-vis de la majorité présidentielle.
Stupeur des anciens LR
Plusieurs anciens membres des Républicains ont aussi réagi à l’annonce. Rachida Dati, aujourd’hui ministre de la Culture, écrit sur X « Quand j’ai rejoint le gouvernement, je n’ai pas quitté mes convictions de droite, j’ai quitté une ligne politique qui partait à la dérive. Ce que je redoutais vient d’arriver ». Même stupeur pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui estime qu’Éric Ciotti « enfonce dans le déshonneur la famille gaulliste en embrassant Marine Le Pen ».
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