Esseulée, cette figure de l’aile gauche de la Macronie siégera chez les non-inscrits
POLITIQUE – Sacha sans ami. Le député de la Vienne Sacha Houlié n’a pas réussi à former un nouveau groupe au sein de l’Assemblée nationale, a-t-il reconnu ce mercredi 17 juillet, à la veille de la date butoir pour se déclarer au Palais Bourbon. Celui qui a incarné l’aile gauche de la Macronie a donc fait le choix de siéger en non-inscrit.
« Pour l’instant je suis seul », a reconnu Sacha Houlié sur France Inter. Trois jours après le second tour, Sacha Houlié avait pris ses distances avec le groupe Renaissance avec lequel il a acté plusieurs désaccords sous la dernière législature, notamment à propos de la loi immigration.
Il avait alors dit vouloir composer un groupe représentant « la sociale démocratie, le centre gauche », avec le soutien des députés Renaissance en désaccord avec la ligne du parti, mais aussi divers gauche ou membres du groupe Liot. Parmi les potentiels intéressés, le nom d’Élisabeth Borne avait circulé, comme celui de la députée Stella Dupont. Mais les deux ont finalement rejoint le groupe Ensemble pour la République (ex-Renaissance) et Sacha Houlié n’est pas parvenu à atteindre le seuil minimum de 15 députés.
« Si ce groupe ne peut pas voir le jour aujourd’hui, je continuerai de travailler à ce qu’il voit le jour demain, avec toutes les personnalités politiques que je vous ai décrites », maintient-il néanmoins sur France Inter. En attendant, Sacha Houlié siégera en non inscrit tant qu’il n’a pas « la garantie » que ses aspirations seront « incarnées » dans un groupe politique.
Clivage gauche-droite chez Renaissance
« C’est ce courant politique qui a fait l’élection du président de la République en 2017 et il ne peut pas être absent de l’Assemblée nationale », plaide le député. « Il existe, à la fois autour de Raphaël Glucksmann, mais aussi avec des voix qui sont allées à Valérie Hayer » et il n’est « pas soluble avec la gauche radicale comme LFI et ne doit pas ou plus être dominé par la droite conservatrice », assure-t-il.
Le départ de Sacha Houlié du groupe Renaissance est venu illustrer la fracture de plus en plus profonde au sein du parti présidentiel, entre les tenants de l’aile gauche, malmenée depuis la réélection d’Emmanuel Macron et l’aile droite, incarnée par Gérald Darmanin. Le clivage a failli exploser au grand jour lors des candidatures pour la présidence du groupe. Alors que Gabriel Attal s’était déclaré candidat, le ministre de l’Intérieur avait aussi fait part de son intérêt, avant de se retirer de la course.
« Je ne souhaite pas présider le parti. Il faut un peu de respiration et de recul », a déclaré Gérald Darmanin après l’élection de Gabriel Attal, finalement seul en lice. Il avait cependant appelé le camp macroniste à faire son « introspection » sans « continuer de faire comme avant ». Un message directement adressé au nouveau chef de groupe… et au président de la République ?
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