EXCLUSIF – François Bayrou englué dans l’impopularité

POLITIQUE – Au fond du gouffre. François Bayrou, qui a tenté de reprendre l’initiative au mois d’avril avec une vaporeuse conférence des dépenses publiques, ne parvient pas à reprendre de l’air, et reste le Premier ministre le plus impopulaire jamais mesuré sous l’ère Macron. Et ce, pour le deuxième mois consécutif. Dans le détail, et comme le mois dernier, le maire de Pau comptabilise seulement 15 % d’opinions favorables.

François Bayrou ne parvient donc pas à se remettre du gadin mesuré entre les mois de mars et avril, avec la perte de quatre points sur la période. Depuis sa nomination à Matignon, le Premier ministre, au cœur de la tempête médiatique liée au scandale Bétharram, a perdu 7 points d’opinions favorables. Seul (maigre) lot de consolation pour le Béarnais, un début de consolidation chez les sympathisants proches des forces politiques du « socle commun » soutenant son gouvernement.

Sa cote augmente de 13 points chez les sondés macronistes et de 3 points chez les électeurs LR−UDI. Mais pas de quoi compenser la perte observée chez les autres segments de la population, de la gauche au RN en passant par ceux n’affichant aucune proximité partisane. Cette stagnation dans les profondeurs de l’impopularité (à 70 % d’opinions défavorables au global) ne devrait pas calmer les procès en immobilisme instruit à son encontre. « C’est le meilleur Premier ministre pour cette période immobile, puisqu’il ne fait absolument fait rien », griffe auprès du HuffPost un ancien ministre de l’ère Michel Barnier.

Emmanuel Macron également à la peine

Du côté du chef de l’État, l’ambiance n’est pas plus à la fête, puisqu’il demeure à 19 % d’opinions favorables. Ceci étant dit, et malgré une dissolution qui a dérouté les Français, Emmanuel Macron se retrouve plus populaire que son Premier ministre. Notamment chez les sympathisants du « socle commun », auprès desquels le chef de l’État surclasse largement le maire de Pau (+ 16 points chez les macronistes, et + 7 points chez les électeurs LR-UDI).

Mais alors que le locataire de l’Élysée s’éloigne (autant qu’il en est capable) de la politique nationale, c’est bien l’action du gouvernement qui est dans le viseur des Français. En effet, 83 % des personnes interrogées jugent que l’exécutif a une « mauvaise gestion de l’économie », dans un contexte où le pouvoir d’achat demeure (ce mois encore) la première préoccupation des Français.

En outre, 81 % des sondés jugent l’économie « en mauvais état », quand 74 % se disent en désaccord avec le fait que le gouvernement est « composé de gens compétents ». Un indicateur en hausse de quatre points sur le mois écoulé et qui en dit long sur la désaffection des Français à l’égard de l’action gouvernementale. Et qui révèle peut-être les effets de la cacophonie permanente qui s’observe au sein du gouvernement, sur des sujets aussi majeurs que la fiscalité ou l’âge légal de départ à la retraite. Pas de quoi, effectivement, rassurer sur la cohérence d’ensemble.

Cette enquête YouGov a été réalisée sur 1011 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 30 avril au 5 mai 2025.

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