Politique

Faure note un « changement » de Bercy sur les retraites, Mélenchon pointe sa « servilité »

POLITIQUE – Les choses sont-elles vraiment en train de bouger entre une partie de la gauche et le gouvernement ? À en croire Olivier Faure, ce n’est pas impossible. Qui plus est sur un sujet primordial pour la gauche : la réforme des retraites.

Invité ce jeudi 9 janvier au lendemain d’une deuxième négociation entre les socialistes et le ministre de l’Économie en amont de la présentation du Budget pour 2025, le patron du PS a laissé entendre que le gouvernement pourrait faire un pas réel sur ce marqueur de la politique d’Emmanuel Macron. « La discussion est extrêmement tendue », a d’abord fait savoir Olivier Faure, qui assure que le gouvernement n’a pas mis de « véto » sur la question de l’âge légal de départ à la retraite, fixé par la réforme d’Élisabeth Borne à 64 ans (et sur lequel la gauche veut revenir).

« C’est déjà un changement en soi, puisque jusqu’ici il y avait toujours une espèce de mur avec l’idée qu’on ne toucherait à rien. Là je sens que quelque chose s’est produit », a poursuivi le premier secrétaire du Parti socialiste, qui évoque ouvertement l’hypothèse d’une « suspension » de la réforme des retraites.

Cette sortie intervient alors que le nouveau locataire de Bercy, Éric Lombard, cherche à trouver un compromis avec la gauche (hors LFI), afin de dessiner les contours Dun accord de non-censure. Raison pour laquelle les communistes et les écologistes ont également été reçus au ministère de l’Économie mercredi 8 janvier, avant que les socialistes n’y retournent dans la soirée. À la sortie de la dernière réunion, Olivier Faure a toutefois fait savoir qu’il n’y avait « rien de conclusif à ce stade ». Une position partagée par les communistes et les écologistes, qui comptent, comme le PS, continuer les négociations.

« Ridicules de servilité »

Ce qui fait bondir Jean-Luc Mélenchon. Dans un message au bazooka publié sur le réseau social X, le leader de la France insoumise a dénoncé ces discussions. « Aucun accord de non-censure du PS et d’EELV ne nous concernera jamais. Cette façon de négocier dans le dos du NFP et contre son programme est une forfaiture d’un irrespect total pour notre alliance. Mais nous dormirons tranquilles. La petite gauche traditionnelle n’a rien à offrir et ses négociateurs sont juste ridicules de servilité », a-t-il fustigé.

En marge d’un meeting de Louis Boyard ce mercredi, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a, selon l’AFP, indiqué à des journalistes qu’il considère que ces négociations constituent à ses yeux une faute politique et stratégique de la part du Parti socialiste. « Je commence à sentir le retour d’une détestation populaire du PS à un niveau post-Hollande. Olivier Faure a eu la chance d’avoir la Nupes, ça a permis au PS de revenir en manifestation. Attention, je les mets en garde, les sifflets pourraient revenir plus vite que prévus », a-t-il prévenu. Pour l’heure, la route vers un accord de non-censure embarquant la gauche hors LFI et l’exécutif semble encore (très) longue.

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