Politique

François Fillon veut « rendre l’argent » à l’Assemblée nationale

POLITIQUE – La formule avait fait le bonheur des réseaux sociaux quand, empêtré dans le « Pénélope Gate » en pleine campagne pour la présidentielle de 2017, François Fillon était sommé par les internautes de « rendre l’argent ». Eh bien, selon une information de BFMTV confirmée par franceinfo ce mardi 12 novembre, l’ancien Premier ministre est effectivement disposé à verser à l’Assemblée nationale près de 700 000 euros.

Ce qui ne correspond en aucun cas à un acte de générosité, mais aux dommages et intérêts que les époux Fillon (et l’ancien suppléant Marc Joulaud) ont été « solidairement » condamnés à verser à l’Assemblée, lors du procès en appel qui s’est tenu en 2022. Plus précisément : « 679 989,32 euros auxquels il convient d’ajouter 10 000 euros de frais de justice », détaille BFMTV. Pour s’acquitter de cette dette, l’ancien Premier ministre a fait parvenir à la justice un protocole d’accord, qui prévoit un remboursement échelonné sur 10 ans.

Nouvelle audience

Cette initiative ne doit rien au hasard. Car si la Cour de cassation a confirmé la culpabilité de l’ancien Premier ministre, elle a aussi ordonné une audience pour rediscuter des peines infligées à François Fillon qui, rappelons-le, a été condamné à 4 ans de prison dont un an ferme, assortis d’une amende de 375 000 euros et dix ans d’inéligibilité. Espérant un jugement plus clément lors de la prochaine audience prévue le 24 novembre, l’ancien candidat entend, via ce protocole, démontrer sa bonne foi.

Comme le souligne BFMTV, cela fait plusieurs mois que cet accord était discuté entre François Fillon et l’Assemblée nationale. Or, l’instance qui a la main sur les finances au palais Bourbon est la questure. Et le questeur qui gérait cet accord n’était autre que l’un des proches de l’ancien Premier ministre, un certain Éric Ciotti. Sauf qu’au mois de juin, la dissolution a cassé cette dynamique d’accord, et le député des Alpes-Maritimes (désormais président de son propre groupe) a perdu son poste à questure.

Ce qui conduit donc François Fillon et la chambre basse du Parlement à entamer un nouveau cycle de négociations sachant que certains, à l’Assemblée, n’écartent pas l’idée d’appliquer des intérêts à ce que doit l’ancien locataire de Matignon, voire d’exiger de sa part une garantie, dans la mesure où son plan de remboursement s’étale sur dix ans. Pour l’heure, les discussions se poursuivent. Et sur le plan strictement judiciaire, l’ancien candidat LR à l’élection présidentielle sera fixé sur son sort le 25 novembre prochain.

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