Glucksmann accuse Macron de « rejouer » avec Xi « les mêmes erreurs qu’avec Poutine »
POLITIQUE – Les sept principaux candidats aux européennes se sont réunis ce dimanche 5 mai pour un premier débat télévisé, à un mois du scrutin. L’occasion pour la tête de liste du PS et de Place publique, Raphaël Glucksmann, de fustiger la politique étrangère menée par Emmanuel Macron, notamment vis-à-vis de la Chine.
Le président de la République reçoit en effet à partir de ce dimanche son homologue chinois Xi Jinping, pour notamment célébrer 60 ans de relations diplomatiques franco chinoises. Les deux hommes auront l’occasion d’échanger plus personnellement lors d’un déplacement dans les Pyrénées mardi, au col du Tourmalet. Un lieu particulier pour Emmanuel Macron, qui y a passé les vacances de son enfance chez sa grand-mère maternelle.
« On va lui dérouler le tapis rouge »
« Ce que je vois, c’est que le premier Chinois, Xi Jinping, va venir en France et qu’on va lui dérouler le tapis rouge », a déploré Raphaël Glucksmann ce dimanche. « On va reproduire éternellement les mêmes erreurs : installer une relation d’amitié avec le principal sponsor de la guerre de Vladimir Poutine contre l’Ukraine », a-t-il encore regretté, comme vous pouvez le voir dans l’extrait ci-dessous.
« Il faut désormais parler le langage de la fermeté », a-t-il insisté, accusant Emmanuel Macron de « rejouer avec Xi Jinping les erreurs qu’il a faites avec [Vladimir] Poutine », en citant notamment la main tendue par le président de la République au dirigeant russe en août 2019 lors d’une rencontre symbolique à Brégançon dans le Var.
Différends commerciaux et concurrence déloyale
Au-delà des relations entre la Chine et la Russie, Raphaël Glucksmann a souhaité citer l’exemple de l’entreprise française Systovi, productrice de panneaux photovoltaïques dans la région de Nantes. « Cette entreprise florissante vient de fermer parce que les dirigeants chinois ont divisé par quatre les prix des panneaux photovoltaïques chinois. Donc cette entreprise a dû mettre la clé sous la porte, comme tous les champions européens du photovoltaïque qui font face à une concurrence déloyale », dénonce le candidat aux européennes.
La concurrence économique de la Chine est un des sujets clés de ces élections européennes. L’Union européenne a en effet multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à plusieurs secteurs industriels, notamment aux véhicules électriques, accusées de fausser la concurrence.
Dans un entretien à La Tribune dimanche, Emmanuel Macron reconnaît que les Européens ne sont « pas unanimes » sur la stratégie à adopter à ce sujet car, dit-il, « certains acteurs voient toujours dans la Chine essentiellement un marché de débouchés » alors qu’elle « exporte massivement vers l’Europe ». Il plaide pour « mieux protéger notre sécurité nationale », « être beaucoup plus réalistes dans la défense de nos intérêts » et « obtenir la réciprocité ».
À Pékin, ces mesures jugées « protectionnistes » passent mal. Un forum économique franco chinois, prévu ce lundi au théâtre Marigny, doit permettre d’éclaircir les perspectives des relations commerciales entre les deux puissances.
À voir également sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.