Politique

Hanouna convoqué à l’Assemblée, un député lui rappelle ses obligations

MÉDIAS – « Faudra qu’ils changent la date, sinon je pourrais pas venir… ». Visiblement peu emballé à l’idée d’être auditionné par les parlementaires à l’Assemblée nationale, l’animateur vedette de C8 Cyril Hanouna a laissé entendre dans Touche pas à mon poste qu’il n’était pas disponible à la date fixée par la commission d’enquête, le 14 mars.

Une première réaction qui a n’a pas laissé indifférent Quentin Bataillon, député Renaissance et président de la commission sur l’attribution des fréquences télé, chargé des futures auditions du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, du patron de Canal+ Maxime Saada, et de plusieurs présentateurs stars dont Cyril Hanouna, Pascal Praud et Laurence Ferrari.

Le député, qui a dévoilé la date de ces auditions à l’AFP jeudi, s’est donc fendu d’un tweet ce samedi 17 février pour répondre à une séquence télé dans laquelle Cyril Hanouna expliquait avoir d’autres choses de prévues à la date de son audition, comme l’enregistrement de son émission. « Ça y’est j’ai reçu (la convocation). Malheureusement, je peux leur dire tout de suite, 14 mars c’est un jeudi à 14 heures… Mes chéris, Hanouna il bosse ! », a notamment lâché l’animateur vendredi soir en plateau, après s’être plaint de découvrir la date de sa convocation dans la presse.

« Monsieur Cyril Hanouna, je vous remercie pour cet ’accusé de réception’ », lui a ironiquement répondu le député du camp présidentiel, avant de se montrer bien plus sérieux.

« Veuillez accueillir cette convocation avec le respect et le sérieux dus à la représentation nationale. Pour ma part, je veillerai à ce que cette audition se déroule avec cette même exigence à votre égard », a ajouté Quentin Bataillon.

Lourde peine en cas d’absence

Le député joint d’ailleurs à son message un extrait du règlement de l’Assemblée nationale concernant les risques d’une non-présentation à une convocation d’une commission d’enquête parlementaire.

Un document qui rappelle que Cyril Hanouna devra témoigner sous serment, et qu’il s’expose à des « sanctions pénales », notamment en cas de faux témoignage ou de subornation de témoins. Le règlement de l’Assemblée nationale précise par ailleurs que « la personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende ».

« La personne la plus rappelée à l’ordre du PAF », comme est surnommé Cyril Hanouna par le député LFI et rapporteur de cette commission d’enquête Aurélien Saintoul doit être entendue, au même titre que le patron de Vivendi (groupe de médias qui détient Canal+, et donc CNews et C8) Vincent Bolloré, dans le cadre des appels à candidatures pour le renouvellement des autorisations de quinze fréquences de la télévision numérique terrestre (TNT) en 2025.

À cette occasion, les parlementaires ont demandé à entendre plusieurs figures du groupe détenu par Vincent Bolloré sur « le respect des engagements pris par ces services de télévision ». Des convocations qui coïncident avec la récente demande du Conseil d’État auprès de l’Arcom de mieux surveiller le respect du pluralisme sur les antennes de CNews. Une décision qui avait provoqué de très vives réactions sur les chaînes du groupe Canal+, les présentateurs vedettes de CNews dénonçant une menace pure et simple pour la liberté d’expression.

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