Heureusement que ce nouveau ministre était devant sa télé pendant l’annonce du gouvernement
POLITIQUE – Une drôle de surprise. Michel Fournier, 75 ans, a été nommé, dimanche 13 octobre au soir, nouveau ministre délégué chargé de la Ruralité dans le gouvernement Lecornu II. Mais le maire sans étiquette depuis 1989 des Voivres, commune vosgienne de 300 habitants, affirme ce mercredi 15 octobre à BFMTV que le Premier ministre ne l’a jamais appelé pour lui annoncer sa nouvelle fonction.
« J’ai appris dimanche soir », déclare Michel Fournier à nos confrères de BFMTV. Abasourdi, le journaliste face à lui le questionne pour être certain d’avoir bien compris : « à la télé ? Que vous êtes nommé ? Sébastien Lecornu ne vous avait pas prévenu ? ». Ce à quoi le ministre répond : « On avait discuté deux jours avant [avec le Premier ministre], mais non. »
« Vous l’avez découvert à la télé ? Comment vous avez réagi ? », interroge à nouveau le journaliste qui n’en revient toujours pas. « Bah voilà. Ma femme était très intéressée car elle regardait un film sur une autre télé », plaisante ensuite l’élu vosgien, qui assure : « c’est la réalité ».
Inlassable porte-voix de la ruralité, Michel Fournier est également président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) depuis 2020.
De poseur de volets à ministre
Issu d’une famille d’agriculteurs, Michel Fournier a été tour à tour ouvrier agricole, poseur de volets roulants ou agent des douanes, avant de devenir agent commercial puis fleuriste. À 33 ans, il fait ses premiers pas en politique comme conseiller municipal d’opposition dans sa commune des Voivres.
Généralement classé divers droite, mais parfois à gauche par ses détracteurs, l’homme revendique son indépendance politique, installant même une plaque au fronton de sa mairie : « À jamais libre et non incorporable ». Ce qui ne l’empêche pas de dialoguer avec tous les gouvernements, au nom de l’AMRF, ni d’entretenir d’excellentes relations avec sa ministre de tutelle, la centriste Françoise Gatel.
Défenseur d’une ruralité « positive », Michel Fournier dénigre volontiers « l’appareil technocratique d’État » qui considère selon lui les territoires comme « quantité négligeable », et ne cesse de rappeler que la ruralité représente 88 % du territoire et 33 % de la population, soit 22 millions d’habitants, selon les critères de l’Insee.
Décoré des palmes académiques pour son action en faveur de la préservation d’une école dans sa commune, du mérite agricole pour la création d’un centre d’éducation à l’environnement, de l’ordre national du mérite et de la Légion d’honneur, Michel Fournier incarne une ruralité qui refuse d’être reléguée au dernier rang des politiques publiques.



