Hué au rassemblement pour Aboubakar, Guedj juge avoir été « renvoyé à ses origines »
POLITIQUE – Il juge son propre cas « très secondaire » au regard de l’objet du rassemblement organisé ce dimanche 27 avril à Paris : l’hommage à Aboubakar, jeune homme musulman tué dans une Mosquée de la Grand-Combe, dans le Gard. Mais, interrogé ce lundi sur ces images qui ont fait bondir plusieurs politiques, le député socialiste Jérôme Guedj est revenu sur l’éviction dont il a fait l’objet en marge de l’événement.
Comme lors de la marche féministe du 8 mars, l’élu de l’Essonne a été insulté et hué par certains militants, aux cris notamment de « sale sioniste ». Une hostilité que déplore Jérôme Guedj au vu des enjeux de la manifestation. « Moi je suis un universaliste républicain, donc quand un musulman est assassiné, quand un catholique est assassiné, quand un juif est assassiné, je pense que c’est la République qui est fragilisée, et qu’on ne doit pas laisser les uns et les autres à leur sentiment de solitude », a-t-il expliqué sur le plateau de franceinfo, regrettant que l’événement n’ait pas attiré plus de monde.
« J’ai été rejeté par quelques excités qui, justement, abandonnent, renoncent à ce combat antiraciste unitaire », a poursuivi le député PS, avant de livrer son sentiment sur les raisons qui provoquent tant d’hostilité chez certains. « Quand j’étais là, sur quels termes ils m’ont rejeté ? Ils m’ont dit “dehors le sioniste”. Vous voyez où on en est..», a regretté Jérôme Guedj, qui estime « avoir été renvoyé à ses origines ». Dit autrement, d’avoir été victime d’antisémitisme.
« Insupportable »
« C’est comme cela que je l’ai vécu, on ne va pas tourner autour du pot. Derrière les “sale sioniste” que j’ai entendus, j’entendais évidemment autre chose », a-t-il ajouté. Avant cette prise de parole, plusieurs élus socialistes avaient exprimé leur indignation alors que les images de son éviction circulaient sur les réseaux sociaux. « Insupportable. Jérôme Guedj a toute sa place dans une manifestation contre l’islamophobie. On ne chasse pas la haine en en suscitant d’autres. Ce n’est pas en divisant le camp anti-raciste que nous viendrons à bout de l’extrême droite », a condamné sur X le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
« Comme à chaque fois, total soutien à Jérôme Guedj, grand et irréprochable républicain, contre ces attaques abjectes. Honte à leurs auteurs ! », a renchéri le président du groupe socialiste, Boris Vallaud. Une indignation partagée par le maire socialiste de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol ou encore l’eurodéputée PS Emma Rafowicz.
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