Politique

Huissier, OQTF, municipales 2026… L’exclusion de Rachida Dati des Républicains vire au mélodrame

POLITIQUE – La nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture n’en finit plus de faire des remous chez Les Républicains. Alors que le chef du parti Éric Ciotti avait annoncé dès le remaniement son exclusion de l’ex-UMP, l’intéressée ne semble toujours pas prendre acte de la décision ce mercredi 17 janvier.

« Je suis toujours aux LR, et je lui ai dit, j’attends toujours mon OQTF (obligation de quitter le territoire français, ndlr) des LR », ironisait le matin même la ministre sur RTL. Une sortie qu’Olivier Marleix, le chef des LR à l’Assemblée, a peu appréciée.

« Rachida Dati a quitté les Républicains de fait, en allant se joindre à ce qu’elle appelait elle-même un parti de traîtres de gauche et de droite » , a-t-il lancé devant l’Association des Journalistes parlementaires (AJP) à l’Assemblée nationale, en référence à la critique qu’elle faisait aux transfuges macronistes en 2021. « La vie politique, c’est des convictions, c’est pas des carrières personnelles », a taclé Olivier Marleix, en en profitant pour fustiger une nouvelle fois le choix de Bruno Le Maire et de Gérald Darmanin d’avoir quitté leur famille politique pour rejoindre Emmanuel Macron.

Vrai faux départ de l’opposition parisienne ?

Pour le député d’Eure-et-Loir, l’exclusion de Rachida Dati est une évidence, dont la nouvelle ministre devrait avoir « l’élégance et l’intelligence » de prendre acte sans formalités. « Si elle veut jouer à ça, on lui enverra un huissier s’il faut, pour lui signifier », a-t-il insisté.

D’autant que sur fond de ce départ (ou non) de LR, Rachida Dati a confirmé ce mercredi son intention de briguer la mairie de Paris en 2026 dans la matinale de RTL. Cela alors qu’elle va dès à présent démissionner de la présidence de Changer Paris, le groupe LR et apparentés au Conseil de Paris, ont indiqué plusieurs élus du groupe à l’AFP dans l’après-midi.

L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy « continuera à accompagner le groupe et animer ses débats dans la perspective de sa candidature pour reprendre la mairie de Paris en 2026 », a indiqué l’élu Aurélien Véron, précisant que la candidature Changer Paris aux prochaines municipales ne serait « pas » incarnée par Rachida Dati.

Ce qui signifierait que cette dernière, qui entend par ailleurs rester maire du VIIe arrondissement, sera écartée de la présidence du groupe d’opposition municipale, tout en le guidant afin de le faire gagner en 2026 ?

Le dilemme de 2026

Rien n’est moins sûr à lire la principale concernée. Celle-ci commence en effet déjà à placer ses pions pour la prochaine élection municipale, y compris au sein de la famille qu’elle quitte. Ce qui se retrouve dans le message qu’elle a adressé dans la boucle des élus du groupe Changer Paris. « Pour réussir l’alternance, nous devrons dépasser, rassembler toutes les forces vives de la capitale », écrit-elle, alors que le président Emmanuel Macron a pour sa part rejeté lors de sa conférence de presse du 16 janvier l’idée d’un « deal » passé avec elle pour 2026.

Dans C à vous, le patron des Républicains Eric Ciotti a se son côté affirmé que le parti sera « présent à Paris » en 2026 face à Rachida Dati. Il a par ailleurs révélé que son débauchage aurait été présenté par Gabriel Attal à Eric Ciotticomme « l’achat d’une marque ».

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