Politique

« Il s’incruste » : Macron accusé de vouloir choisir le pape par la presse italienne

POLITIQUE – Des accusations de complot dignes d’un film. Ces derniers jours monte en Italie une petite musique relayée par la presse la plus conservatrice du pays : plusieurs titres affirment qu’Emmanuel Macron cherche à interférer dans l’élection du nouveau pape, en imposant une figure dont il est proche.

Il « ambitionne d’entrer au moins par la fenêtre de la chapelle Sixtine », persifle le quotidien Libero tandis que Il Tempo s’insurge : « La grandeur de Macron ne connaît pas de limites ». « Macron veut même choisir le pape », titre de son côté La Verità.

Comme repéré par Le Monde et Le Parisien, les accusations se basent sur deux repas ayant eu lieu avant et après les funérailles du Pape François à Rome, et au cours desquels le président français aurait « manœuvré » pour tenter de mettre à la tête de l’Église un adversaire à la politique de Giorgia Meloni, la Première ministre d’extrême droite italienne.

Le premier repas en question s’est déroulé la veille des funérailles du Pape François, entre le président français et Andrea Riccardi, connaissance de longue date d’Emmanuel Macron et fondateur de la communauté de Sant’Egidio, qui était proche du souverain pontife défunt, comme le raconte Le Monde.

Quand Macron mange avec les cardinaux français

Le mouvement compte notamment dans ses rangs le cardinal Matteo Zuppi, candidat idéal pour Emmanuel Macron, selon certains journaux. Ce proche de François incarne en effet la branche réformiste de l’Église et s’oppose en de nombreux points à la politique du gouvernement italien. Mensonge, répond la communauté auprès du quotidien français : « Macron cherche à comprendre le processus, pas à l’influencer ».

Autre suspicion : un déjeuner partagé le 26 avril à l’ambassade de France entre le président français et plusieurs cardinaux électeurs dans ce conclave que sont Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et souvent présenté comme papabile, Christophe Pierre, nonce apostolique aux États-Unis, Philippe Barbarin, cardinal archevêque de Lyon, et François Bustillo, évêque d’Ajaccio.

Ce que la presse conservatrice italienne interprète comme un « gros complot » en vue de favoriser un pape français, le tout avec « l’interventionnisme digne d’un Roi Soleil moderne », s’agace Il Tempo.

De l’autre côté du spectre médiatique, on se moque de ces soupçons, à l’image du quotidien Il Fogilio, qui pointe « l’anti-macronisme » de la droite italienne. Selon le journal libéral, cet « acharnement » s’est aussi illustré dans la manière dont certains titres italiens ont accusé le président français de « s’incruster » dans la discussion entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky au Vatican le 26 avril. Des accusations qui avaient alors passé les frontières transalpines et qui avaient poussé l’Élysée à les démentir.

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