Imbroglio autour du simulateur de retraite lancé par Renaissance et jugé mensonger par LFI
POLITIQUE – C’était l’un des atouts dans la manche de Gabriel Attal lors du débat sur France 2 qui opposait jeudi 27 juin le Premier ministre au président du RN Jordan Bardella et à Olivier Faure, premier secrétaire du PS. Le simulateur censé permettre aux retraités de calculer le montant de leur pension si le Nouveau front populaire remportait les élections a été contraint de changer de nom… après avoir été initialement annoncé comme supprimé.
Ce samedi 29 juin, le parti présidentiel Renaissance a en effet modifié l’URL de cet outil en ligne, passant de « maretraitenupes.fr » à « alerteretraites.fr ». Un nouveau site, qui ne fonctionne pas à l’heure où ses lignes sont écrites.
Au départ, et selon le locataire de Matignon, il devait permettre aux électeurs d’observer l’impact négatif du programme de l’alliance des partis de gauche pour les élections législatives sur le niveau des pensions. Pourtant, moins de trois jours après sa mise en ligne, ce dernier a finalement été renommé.
Selon l’avocat de la France insoumise Mathieu Davy à l’AFP, cette modification est le fruit d’un accord passé entre les avocats du parti présidentiel et LFI, qui avait attaqué en justice la mise en place de simulateur, jugé « mensonger ». Il s’agissait plus précisément d’une « procédure d’urgence pour diffusion de fausses informations contre le parti Renaissance », comme l’indiquait vendredi sur X Manuel Bompard, coordinateur de LFI. Il avait d’ailleurs annoncé sa suppression, avant que l’AFP ne vienne corriger cette information ce samedi.
L’accord concerne donc le nom du site initial, qui faisait directement référence à la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, nom de l’alliance des partis de gauche créée en 2022 et à laquelle vient de succéder le Nouveau front populaire en vue des législatives anticipées.
Dispositif « mensonger »
Dès jeudi soir sur France 2, Olivier Faure avait dénoncé ce dispositif. Un « simulateur truqué », d’après le chef de file du Parti socialiste. « Tous les Français qui nous regardent peuvent se connecter sur le site. Vous mettez le montant de votre retraite et vous voyez de combien votre CSG (contribution sociale généralisée) va augmenter et combien cela vous fera en moins de retraites », avait pourtant expliqué Gabriel Attal pour vanter son dispositif.
De quoi attirer l’attention des internautes et téléspectateurs du débat, qui, en se penchant sur les rouages du simulateur avaient découvert qu’il ne se basait pas sur les chiffres retenus dans le programme du Nouveau Front populaire. « Le site produit par Renaissance est un mensonge car le code utilisé pour calculer votre pension nette après CSG ne prend pas en compte les éléments nécessaires au calcul et applique une formule douteuse », avait ainsi relevé un observateur sur X.
Avec ces échos, la France insoumise s’était rapidement rapprochée de la justice, en s’appuyant sur un récent dispositif, surnommé « référé fake-news », qui permet de saisir la justice pour faire bloquer un contenu mensonger.
La sénatrice socialiste Corinne Narassiguin avait, elle, dénoncé vendredi le fait que ce simulateur s’appuyait « sur un amendement socialiste à la réforme des retraites qui n’a pas été voté, et qui n’est pas dans le programme du NFP ». De son côté, l’AFP annonce que le site propose également un simulateur du niveau des pensions de retraite qui s’appuie sur la Cotisation sociale généralisée (CSG) progressive telle que « proposée par un amendement déposé par des députés de la Nupes » le 23 janvier 2023 à l’Assemblée nationale.
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