Indignations politiques après l’attaque raciste d’un chauffeur de bus dans le Val-de-Marne
POLITIQUE – Nouvel émoi après un exemple de plus de racisme décomplexé des électeurs du Rassemblement national. À l’approche des élections législatives ce mercredi 26 juin, la gauche s’est emparée d’un fait divers particulièrement choquant qui s’est déroulé à Thiais, dans le Val-de-Marne.
Les faits remontent à la matinée du mardi 25 juin, comme le rapporte franceinfo et France Bleu. Ce jour-là, un chauffeur de bus en charge du ramassage scolaire des élèves d’une école maternelle demande à un automobiliste de quitter la place réservée aux bus scolaires sur laquelle il était stationné.
Face au refus de l’automobiliste en tort, le ton monte jusqu’à ce qu’il s’adresse au conducteur du bus en ces termes : « J’en ai marre des gens comme vous, bougnoules et renois, moi je vote RN, je vais te tuer, je vais te massacrer, je vais vous éradiquer ». Pas rassasié par cette violente attaque raciste, le conducteur remonte alors dans sa voiture et percute délibérément le chauffeur du bus dans les jambes, comme le rapporte une source policière confirmée par le parquet de Créteil.
Légèrement blessé, le conducteur du bus a été admis aux urgences de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, tandis que le parquet de Créteil a ouvert une enquête confiée au commissariat de L’Hay-les-Roses pour « menace de mort réitérée, commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion » et « violence aggravée par deux circonstances suivie d’incapacité n’excédant pas 8 jours ».
De son côté, le chauffard et sympathisant déclaré du RN a eu le temps de prendre la fuite. À cette heure, il n’a toujours pas été retrouvé et identifié, rapportent les deux médias.
Vive inquiétude à gauche
Si les faits divers sont généralement un réceptacle de l’extrême droite pour remettre l’immigration ou la sécurité au cœur des débats, l’exemple de ce chauffeur de car scolaire dit tout l’inverse. Et c’est logiquement un large spectre de la gauche qui s’est ému du sort de cet homme.
C’est le cas du sénateur écologiste Yannick Jadot, qui regrette « la montée et la perspective de victoire de l’extrême droite » qui « libèrent la parole et les actes racistes ».
Si les exemples de racisme contre les journalistes Karim Rissouli et Mohamed Bouhafsi ne suffisaient pas ces dernières heures, plusieurs personnalités politiques réunies sous la bannière du nouveau Front Populaire pour les législatives du 30 juin et du 7 juillet ont partagé leur inquiétude face à cette banalisation de la violence raciste à l’approche du scrutin.
Plusieurs élus de la France insoumise comme Rachel Keke, Louis Boyard ou Damien Maudet ont dénoncé avec force cette accélération de la « libération de la haine raciste ». Trop souvent « encouragée par les discours de haine à la télé », comme le souligne Thomas Portes, député LFI sortant de Seine-Saint-Denis.
De son côté, Ian Brossat, sénateur communiste et porte-parole du PCF s’inquiète de ce même climat alors qu’« ils (le Rassemblement national) ne sont même pas au pouvoir. Imaginez une seule seconde ce que ce serait s’ils l’étaient… ».
A droite, Vincent Jeanbrun, maire de Maire de L’Haÿ-les-Roses et candidat Ensemble aux législatives (membre des Républicains), a de son côté apporté « tout [s]on soutien à ce chauffeur de bus honteusement insulté aujourd’hui à #Thiais. Le racisme et la haine n’ont pas leur place dans notre société. Il faut les combattre sans relâche et ne jamais rien céder », a-t-il écrit sur X.
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