Inquiet pour le 10 septembre, Retailleau donne ses ordres pour éviter la paralysie du pays
FRANCE – La liste des requêtes est exhaustive, à l’image de l’imprévisibilité que représente ce mouvement. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a envoyé jeudi 4 septembre une note aux préfets afin d’indiquer « la conduite à tenir » pour le 10 septembre prochain et la mobilisation « Bloquons tout », qui appelle à « paralyser le pays ».
« Toute tentative de blocage des infrastructures essentielles à la vie de la nation devra être entravée en amont et le cas échéant faire systématiquement l’objet d’un déblocage dans les délais les plus brefs », indique le ministre de l’Intérieur dans un télégramme consulté notamment par franceinfo et Le Figaro.
Les différents fronts sur lesquels les forces de l’ordre pourraient être amenées à intervenir seront multiples. « Cela concerne notamment les gares, ports, aéroports, transports en commun, axes routiers structurants, les dépôts pétroliers, plateformes logistiques, les centrales électriques, les usines d’incinération de déchets ou les sites de traitement des eaux, ainsi que les principaux centres d’approvisionnement du pays tels que le marché d’intérêt national de Rungis », note Bruno Retailleau.
Ce dernier souligne également que « ces instructions sont également applicables s’agissant d’éventuelles tentatives de blocage d’établissements d’enseignement, notamment universitaires ou secondaires », alors que le principal syndicat lycéen a par exemple appelé à rejoindre la mobilisation.
« Pleine mobilisation des moyens humains »
Face à la crainte d’actes de vandalisme, le ministre de l’Intérieur pointe qu’« aucune dégradation de bâtiments publics en général et emblématiques à plus forte raison, ne saurait être tolérée ». Bruno Retailleau réclame aux préfets que les bâtiments institutionnels tels que « les assemblées parlementaires et les sièges du pouvoir exécutif ou de l’autorité judiciaire » fassent l’objet « d’une sécurisation statique » dès « que le niveau de la menace le justifie ».
Il leur demande également de « faire procéder par les forces de sécurité intérieure à l’interpellation systématique des auteurs afin de les présenter à l’autorité judiciaire ».
En plus de ces lieux de pouvoir, le ministre réclame dans sa note une attention toute particulière sur « la dimension symbolique de certains équipements publics, tels que les radars routiers, ou de certains sites susceptibles d’incarner le capitalisme ».
Un nombre de lieux à protéger ou surveiller considérable donc, sans oublier « la possibilité d’actions ponctuelles et peu prévisibles ». Face à cela, le ministre de l’Intérieur indique aux préfets que ces derniers doivent assurer la « pleine mobilisation des moyens humains et matériels nécessaires à la gestion de cette crise ». Mais également qu’ils préparent un « quadrillage de la voie publique » ainsi qu’« une maîtrise des points stratégiques identifiés par les services de renseignement » pour être prêt le 10 septembre.
« Des actions spectactulaires »
Malgré cette note, Bruno Retailleau a déclaré ce vendredi 5 septembre ne pas croire à « des mouvements d’ampleur » mais estimé qu’il pourrait y avoir « des actions spectaculaires », le 10 septembre.
« Sur le 10, très clairement, on voit bien que le mouvement s’est gauchisé. M. Mélenchon tente de le récupérer, que c’est la mouvance d’extrême gauche, d’ultra-gauche, aidée par la CGT, qui va être à l’œuvre », a déclaré le ministre de l’Intérieur lors d’un déplacement à Clermont-Ferrand.
« Je ne crois pas à des mouvements d’ampleur. En revanche, compte tenu de ces mouvances-là, de leur radicalité, il peut y avoir des actions spectaculaires », a-t-il poursuivi. « Mais j’ai envoyé un télégramme au préfet pour leur demander de faire preuve de la plus grande fermeté. Il n’est pas question que des sites stratégiques, des infrastructures essentielles à la vie du pays puissent être bloqués », a déclaré le ministre.
« Cette consigne de bloquer tout, c’est stupide. Parce qu’aujourd’hui, c’est pire que tout. Bloquer tout, c’est pire que tout. Le pays n’a pas besoin d’être bloqué. Il a, au contraire, besoin d’avancer », a-t-il encore estimé.



