Politique

Jean-Christophe Cambadélis condamné pour détournements de fonds publics

POLITIQUE – Jean-Christophe Cambadélis connaît bien les prétoires pour y avoir passé un peu de temps au cours de sa longue carrière politique. Ce mercredi 4 septembre, l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste a été reconnu coupable de détournement d’argent public. L’enveloppe de plus de 110 000 euros, censée couvrir ses frais de mandat lorsqu’il était député de Paris, a notamment permis de financer un voyage familial à Prague et un séjour en Corse avec son épouse, mais aussi de régler son loyer personnel (pour plus de 30 000 euros), ses impôts, ses factures d’énergie et ses cotisations au PS.

L’ancien élu de 73 ans, aujourd’hui en retrait de la vie politique bien que jamais très loin des plateaux télé, a « volontairement transgressé la loi », selon le tribunal correctionnel, qui considère que ces faits, « commis par un élu de la République », portent « atteinte aux valeurs de la démocratie républicaine ». Puisqu’il a « sciemment utilisé des fonds mis à sa disposition (…) dans une volonté assumée d’enrichissement ou en tout cas de refus de voir réduire son train de vie », Jean-Christophe Cambadélis été condamné à huit mois de prison avec sursis, cinq ans d’inéligibilité et doit rembourser à l’Assemblée nationale un peu plus de 27 000 euros.

« Sans principe ni éthique »

Deux éléments ont pesé dans la balance à l’heure de rendre ce jugement, selon le Monde : le fait que Cambadélis ait été un chef éminent du PS et une figure nationale reconnue de tous, puisque ces faits « participent de la défiance que les citoyens peuvent nourrir à l’égard de la politique », mais aussi l’absence de remords exprimés par l’ex-député.

Fin stratège, adepte des ficelles tirées en coulisses et connaisseur sur le bout des doigts des arcanes de la gauche, « Camba », comme l’appellent ses amis, a fait savoir par le biais de son avocat qu’il ferait appel. Il estime en effet ne pas avoir eu droit à un « procès équitable ». En début d’année, les journalistes Denis Sieffert et Laurent Mauduit publiaient un livre remarquable sur l’histoire du trotskisme lambertiste, un courant politique d’extrême gauche auquel a appartenu Cambadélis dans les années 1970. Selon eux, l’ancien patron du PS constitue l’archétype de « l’aventurier de la politique sans principe ni éthique, par surcroît multi-condamné ».

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