Politique

La centrale à charbon de Saint-Avold reprend du service dans un climat d’incertitude

ENVIRONNEMENT – Sécuriser l’approvisionnement énergétique de la France, oui. Mais à quel prix pour la planète ? La centrale de Saint-Avold, en Moselle, l’un des deux ultimes sites à charbon de l’Hexagone, a repris du service ce mardi 12 novembre au matin pour répondre aux besoins de production d’électricité alors que le froid arrive, a indiqué GazelEnergie.

Et alors que vient de s’ouvrir en Azerbaïdjan la conférence annuelle de l’ONU sur le climat (COP29), le signal envoyé par cette remise en activité n’est pas bon. Et pour cause : la combustion du charbon émet des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.

L’État tergiverse sur le projet de reconversion

En plus de ces considérations environnementales, le redémarrage de la centrale thermique plonge par ailleurs de nombreux salariés de Saint-Avold dans l’incertitude. Le gouvernement a en effet promis une sortie du charbon d’ici à 2027, conformément à une déclaration d’Emmanuel Macron en septembre 2023.

Mais dans les faits, l’État tergiverse toujours sur l’avenir de la centrale. Effectivement, Saint-Avold avait fermé une première fois en 2022, avant d’être sollicitée un an plus tard, en janvier 2023, pour sécuriser l’approvisionnement du pays dans un contexte de tension énergétique. Depuis, une centaine de salariés et plus de 150 sous-traitants y travaillent toujours. D’après franceinfo, la grande majorité d’entre eux ont des contrats à durée déterminée qui se terminent en avril.

Seule lueur d’espoir pour les travailleurs : la reconversion de la centrale thermique. Deux projets sont sur la table : un projet de biomasse (matière organique d’origine végétale, animale, bactérienne ou fongique, utilisable comme source d’énergie, ndlr) et un projet gazier. Sur le sujet, le gouvernement n’a pas encore tranché.

La ministre déléguée à l’Énergie, Olga Givernet, a toutefois émis ce mardi des réserves concernant la deuxième option. « Pour donner des perspectives, nous devons aller vers des énergies décarbonées. Le gaz ne l’est pas. Si nous sommes au biogaz, c’est bien mieux. La biomasse est également une possibilité, mais il faut d’abord que la copie soit solide, ce qui n’est pas le cas », a-t-elle estimé sur BFM Business.

Les salariés déposent des préavis de grève

« Ça fait des semaines que le projet est sur la table et il est solide, plus que solide », a pour sa part martelé auprès de l’AFP Thomas About, délégué syndical CFDT à la centrale, estimant que le plus le gouvernement « attendra, procrastinera, plus on brûlera du charbon ».

L’avenir du site étant en suspens depuis des mois, les employés ont déposé des préavis de grève pour alerter les politiques sur le risque de fermeture de la centrale en 2027, sans conversion. Malgré ce préavis de grève qui court jusqu’à avril 2025, il n’est pas prévu d’interruptions de la production d’électricité, a assuré Thomas About.

L’autre centrale à charbon française, à Cordemais (Loire-Atlantique) fermera en 2027 sans projet de reconversion.

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