Politique

La commission des Lois de l’Assemblée inflige un camouflet à Wauquiez

POLITIQUE – Avec un revers pareil, Roland Garros n’a qu’à bien se tenir. « La promesse est tenue », savourait-il pourtant tout sourire sur le plateau de CNews face à Sonia Mabrouk, il y a quelques semaines en annonçant la création d’une commission d’enquête parlementaire contre les dérives de LFI. Sauf que non, Laurent Wauquiez n’a pas pu tenir sa promesse qui visait selon ses propres termes à mettre au jour « les faisceaux d’indices » qui « montrent une complicité entre LFI et les réseaux islamistes. »

La commission des lois de l’Assemblée nationale a infligé un revers au député LR, en jugeant « irrecevable » sa demande, à laquelle il pouvait prétendre par droit de tirage. Une prérogative qui permet à chaque groupe politique d’enquêter, une fois par session parlementaire, sur le sujet de son choix.

Après discussions, les députés membres de la commission ont voté et ont abouti à une égalité parfaite, 23 pour, 23 contre. Résultat « l’égalité fait que la proposition est jugée non recevable », a conclu le président de la commission Florent Boudié. Au moment des discussions, comme le relaient nos confrères de LCP, Léa Balage El Mariky (Écologiste et social), rapporteure de la recevabilité, estimait que la demande du Rhônalpin ne remplissait pas plusieurs critères dont celui sur la « précision des faits » et celui sur « l’absence d’empiètement sur des procédures judiciaires en cours ». Depuis les députés LFI savourent.

« Voilà ce qui arrive lorsque l’on confond l’Assemblée et le plateau de CNews », cingle l’insoumise Mathilde Panot, quand plus tranchant encore Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise raille : « La nullité de Laurent Wauquiez est telle que même ses amis n’ont pas suivi ses délires anti-LFI. »

Et les deux proches de Jean-Luc Mélenchon de vraisemblablement faire référence à lourde défaite de Laurent Wauquiez contre Bruno Retailleau pour prendre la tête de LR, en ajoutant un : « décidément pas ton année ».

Seule déception peut-être pour les insoumis, ils ne pourront pas mettre leur menace à exécution. Après l’annonce de cette commission, Manuel Bompard avait fait planer l’idée de lancer à son tour une enquête parlementaire sur les liens entre Nicolas Sarkozy et la Libye de Mouammar Khadafi.

Une menace à ne pas prendre à la légère alors que justement le procès de l’ancien président, soupçonne d’avoir noué un pacte de corruption avec l’ancien dirigeant libyen pour financer sa campagne de 2007, attend son jugement. Il sera rendu en septembre dans cette affaire.