Politique

La crise en Nouvelle-Calédonie bouleverse l’agenda de Macron

POLITIQUE – Réponse à la crise. Emmanuel Macron convoque un Conseil de défense et de sécurité nationale ce mercredi 15 mai, après une nouvelle nuit d’émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, a annoncé l’Élysée.

Par conséquent, le chef de l’État a annulé son déplacement du jour à Fécamp, en Seine-Maritime, où il devait inaugurer un parc d’éoliennes en mer et vanter son bilan en matière de politique énergétique. Le Conseil des ministres, prévu initialement dans la matinée, est quant à lui décalé à mercredi après-midi.

« Compte tenu des événements en Nouvelle-Calédonie, le chef de l’État présidera ce matin un conseil de défense et de sécurité nationale. Le conseil des ministres est désormais convoqué cet après-midi », a indiqué l’entourage du président de la République à la presse, sans plus de précisions à cette heure.

Deux morts

Il faut dire que, sur place, la situation est « insurrectionnelle » selon les mots du Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc. Malgré le couvre-feu instauré à Nouméa, les graves violences qui ont débuté lundi dans tout l’archipel – en lien avec une réforme constitutionnelle qui doit élargir le corps électoral – ont repris mardi soir dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et d’échanges de tirs, y compris contre les forces de l’ordre.

La première victime de ces émeutes, les plus graves depuis celles qui ont agité le territoire français du Pacifique Sud dans les années 1980, est décédée des suites de ses blessures après avoir été touchée par des tirs avec deux autres personnes, a annoncé le représentant de l’État français. Une deuxième personne a également trouvé la mort pendant la nuit, a confirmé plus tard le Haut-commissariat, sans autre précision sur les circonstances de ce décès.

Louis Le Franc a également fait état d’« échanges de tirs de chevrotine entre les émeutiers et les groupes de défense civile à Nouméa et Paita » et dit avoir fait intervenir les policiers d’élite du RAID pour empêcher un groupe d’émeutiers qui se dirigeait vers un dépôt de gaz.

De son côté, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin a évoqué des « centaines » de blessés en Nouvelle-Calédonie depuis lundi, dont une « centaine » de policiers et gendarmes. En réponse, plusieurs voix s’élèvent, sur place, ou du côté de la droite, pour demander au chef de l’État d’instaurer l’état d’urgence dans l’archipel pour mettre fin à ces émeutes.

À Paris, les députés ont adopté le texte controversé

En parallèle de ces violences, les députés ont adopté à Paris dans la nuit de mardi à mercredi par 351 voix contre 153 le fameux texte qui élargit le corps électoral dans l’archipel. La réforme constitutionnelle, décriée par la gauche dans l’Hexagone et soutenue par la droite et le gouvernement – devra encore réunir les trois cinquièmes des voix des parlementaires réunis en Congrès à Versailles.

Dans un courrier adressé mercredi aux représentants calédoniens condamnant des violences « indigne(s) » et appelant au « calme », Emmanuel Macron a précisé que ce Congrès se réunirait « avant la fin juin », à moins qu’indépendantistes et loyalistes ne se mettent d’accord d’ici là sur un texte plus global.

Le texte voté par les sénateurs et maintenant les députés vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales dans l’archipel. Les partisans de l’indépendance jugent que ce dégel risque de réduire leur poids électoral et « minoriser encore plus le peuple autochtone kanak ».

Dans la crainte d’un enlisement, des éléments du GIGN, du RAID (son équivalent pour la police), quatre escadrons de gendarmes mobiles et deux sections de la CRS 8, une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, ont été mobilisés. D’autres renforts étaient en cours d’acheminement dans l’archipel, selon Gérald Darmanin, dont des membres du GIGN, l’unité d’élite de la gendarmerie dans l’archipel.

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