« La lutte contre le harcèlement scolaire sera le chemin d’une unité nationale » – TRIBUNE
TRIBUNE – Le 24 février 2022, l’Assemblée Nationale adoptait à l’unanimité la proposition de loi « Combattre le harcèlement scolaire » qui visait à doter notre pays d’outils inédits face à ce fléau dont notamment la création d’un délit spécifique. Comme un moment de concorde à quelques heures de la clôture des travaux la XVe législature.
Plus récemment, les drames vécus par nos enfants en la matière ont bouleversé notre pays. Nous, citoyens, avons été meurtris et outrés par les violences subies par nos plus jeunes compatriotes au sein même de l’école qui devrait être un des remparts face à l’ensauvagement traversé par notre société.
Et pourtant, un an après le suicide du jeune Nicolas et de cette affaire tragique, et à quelques semaines de la date anniversaire d’annonce du plan interministériel de lutte contre le harcèlement à l’école, nos enfants restent désœuvrés face à ce phénomène et leurs proches avec.
Fondée sur un principe absolu de centralisation avec une maigre force d’action donnée aux territoires, l’actuelle stratégie nationale de lutte contre le harcèlement scolaire ne se suffit plus. Les réponses apportées sur la prise en charge et le traitement des situations de harcèlement scolaire ne sont plus suffisantes.
Un chemin de concorde existe
Avec déjà 18 décès au compteur des enfants disparus des suites du harcèlement scolaire, la France est encore en marge des pays européens quant aux solutions, notamment thérapeutiques, d’accompagnement des victimes de ce fléau.
Pour autant, un chemin existe. Des solutions peuvent être trouvées. Et c’est dans les territoires que ces réponses peuvent être apportées. À l’heure même où notre classe politique se divise, la question de la lutte contre le harcèlement scolaire dessine une possibilité d’unité nationale, de concorde républicaine et ce chemin, pour nous, passe par les territoires.
Avec l’Association HUGO !, nous avons mené de nombreuses expérimentations, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, pour développer des territoires « laboratoires » pour apporter des dispositifs inédits et complets de prise en charge du harcèlement scolaire. Alors oui, face au harcèlement scolaire, et au regard du contexte politique et institutionnel que traverse notre pays, il semble que notre concorde nationale doit pouvoir trouver une certaine réalité autour de la lutte contre ce fléau et plus globalement des sujets d’éducation.
Car il n’y a plus important sanctuaire que l’école pour notre République.
Nous invitons ainsi, sans aucun délai, à un dialogue constructif et républicain de l’ensemble des partis représentés pour formuler des propositions concrètes, opérationnelles et réalistes face à ce phénomène sans précédent. Sans logique partisane aucune. Sans quelconque détournement politique.
Une alerte à sonner à tous les niveaux
Et dans ce projet, la classe politique pourra trouver à ses côtés l’Association HUGO ! et ses partenaires. Les associations d’élus locaux doivent également pouvoir trouver leur place dans cette réflexion. Car oui, les collectivités territoriales ont un rôle important à jouer dans ce combat. Temps périscolaire, pause méridienne, abords des établissements scolaires : autant d’espaces et de moments propices à de telles situations qui pourraient permettre un diagnostic anticipé du harcèlement scolaire si l’ensemble des adultes qui y sont présents sont formés.
Les mairies, en première ligne face aux citoyens, peuvent aussi être le premier contact des familles dans des cas de harcèlement scolaire et les agents qui s’y trouvent sont tout à fait appropriés, s’ils sont formés, à guider les familles vers les bons leviers.
Finalement, en regardant la réalité du terrain en face et en admettant que non, le harcèlement scolaire ne se règle pas depuis Paris, il y a un chemin de solutions qui existe. Un chemin de réponse qui, d’autant plus, offre à notre pays la possibilité d’entrevoir une cohésion nationale sur ces sujets essentiels.
Plus que jamais, face au harcèlement scolaire, toutes les énergies doivent être mobilisées. C’est à chaque niveau de notre société que l’alerte doit être sonnée.
Car nous tous, devons à nos enfants, la préservation de ce havre de paix dénommé école.
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