La Macronie s’en prend au « Monde » après ses révélations sur les propos de Macron
POLITIQUE – S’en prendre au messager plutôt qu’au message. Ce vendredi 20 décembre, alors que les propos racistes prêtés à Emmanuel Macron par Le Monde ont provoqué une avalanche de réactions indignées, plusieurs élus macronistes répondent à la polémique en accusant le quotidien du soir de vouloir nuire au chef de l’État. Et ce sur la base d’informations frelatées.
Rappel des faits. Dans une longue enquête en quatre volets consacrée à Emmanuel Macron, le journal (qui appartient au même groupe que Le HuffPost) affirme que le locataire de l’Élysée se plaît à tenir des propos problématiques en petit comité, à connotation homophobe, sexiste ou raciste. « Le problème des urgences dans ce pays, c’est que c’est rempli de Mamadou », aurait notamment lancé Emmanuel Macron lors d’une réunion consacrée à l’immigration. L’Élysée a démenti, ce qui semble satisfaire les soutiens du président de la République, qui tombent depuis à bras raccourcis sur le quotidien du soir.
« Rumeurs et ragots »
« Lecteur du “Monde”, je ne peux cacher mon désarroi face au manque de professionnalisme des articles à propos du président. Aucune source, un seul objectif : calomnier Emmanuel Macron. Une recherche irresponsable du buzz qui ne sert ni notre démocratie, ni le journalisme », accuse sur le réseau social X Guillaume Gouffier, député Renaissance du Val-de-Marne. « Attribuer des propos au président de la République devient visiblement un sport national… Quel en est le but ? Visiblement pas la déontologie et la vérification nécessaire avant publication… Il faut que cela cesse », renchérit son collègue de la Manche Stéphane Travert.
Députée européenne, Nathalie Loiseau s’est fendue d’une attaque similaire. « Un titre un peu plus objectif se lirait : “des propos prêtés à Emmanuel Macron par une source anonyme”. Mais ce serait sans doute moins accrocheur », a-t-elle réagi, suggérant que Le Monde publie dans ses colonnes des informations non recoupées.
Et la charge la plus lourde vient de la ministre de la Culture, Rachida Dati. « Le journal “Le Monde” ne se grandit pas en construisant une série d’articles consacrés au président Emmanuel Macron à grand renfort de rumeurs et de ragots, façon tabloïd », attaque celle dont le ministère a pourtant pour mission de « garantir la liberté de la presse, le pluralisme des expressions, l’information du citoyen et les conditions du débat démocratique ».
Ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad a ajouté sa voix au concert de critiques. « La rumeur et la malveillance érigées au rang d’information. De la part d’un journal qui avait critiqué l’usage du “off” en politique… », dénonce-t-il, confondant manifestement des propos tenus anonymement (ce qu’il n’y a pas dans l’enquête) avec des propos rapportés. À noter que ni ces tirs de barrage ni le démenti élyséen n’ont conduit Le Monde à revenir sur ses révélations. Le journal affirme, au contraire, maintenir ses informations, alors que les deux ultimes volets de cette enquête au long cours n’ont pas encore été publiés. Les détracteurs du journal fondé en 1944 n’ont pas fini de s’étrangler.
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