La maire de Besançon porte plainte après des centaines d’injures et de menaces
POLITIQUE – Ce sont des centaines de messages haineux qu’elle reçoit. La maire de Besançon Anne Vignot a annoncé, ce vendredi 12 avril, porter plainte après avoir été la cible d’un cyberharcèlement « d’une extrême violence ». En cause ? Une première plainte de l’élue après que des pancartes anti-migrants ont été brandies dimanche dernier lors du carnaval de sa ville.
« Le 7 avril 2024 dans le cadre du Carnaval de Besançon, des militantes du collectif d’extrême droite Nemesis ont perturbé le défilé en brandissant deux pancartes associant sans nuance les termes ’immigrés’ et ’violeurs’ », a indiqué l’élue écologiste dans un communiqué. « Ces propos essentialisant, qui constituent des incitations à la haine envers les étrangers, m’ont conduit à déposer plainte le même jour pour incitation à la haine raciale », a-t-elle rappelé.
Des tombereaux d’injures et de menaces
« À l’annonce de ce dépôt de plainte, j’ai subi un harcèlement ciblé et coordonné d’une extrême violence sur les réseaux sociaux. Au-delà des outrages me visant en ma qualité de maire, ou des appels à commettre des crimes à mon encontre, dont des menaces de viol, j’ai reçu des centaines d’injures et propos haineux ou dégradants », a encore indiqué la maire.
Le journal local L’Est républicain avait notamment publié dans la semaine certains de ces messages pour alerter sur leur violence. On pouvait lire « Sois patiente, tu seras tondue à la Libération » ou encore « Saute dans un cercueil qu’on en finisse immondice ». « Ces attaques ciblées m’ont conduit[e] à déposer plainte afin que les responsables de ce raid soient identifiés et poursuivis », a ajouté l’élue.
Une des militantes ayant brandi une pancarte dimanche, étudiante en filière Administration économique et sociale âgée de 19 ans, a été placée en garde à vue mardi durant plusieurs heures avant d’être relâchée. Une autre jeune femme devait être entendue ultérieurement.
L’extrême droite locale en roue libre
Cette plainte d’Anne Vignot intervient alors que l’extrême droite locale continue d’attiser la haine dans ce dossier. Jeudi, des élus RN ont brandi des pancartes identiques à celles des militantes d’extrême droite en pleine séance du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, pour soutenir les deux jeunes femmes. Une action qui, là aussi, a conduit la présidente PS de l’institution, Marie-Guite Dufay, à porter plainte pour « incitation à la haine ».
Plus tard, la responsable socialiste a également dénoncé l’usage par un de ces élus d’une « expression empruntée au vocabulaire nazi », le mot « Untermensch », « sous-homme » en allemand, au sein de l’hémicycle.
« Un des conseillers régionaux du parti d’extrême droite a même utilisé une expression empruntée au vocabulaire nazi », s’est encore alarmée Anne Vignot. « Je dénonce cette action honteuse qui vise, sous couvert d’un prétendu droit illimité à la liberté d’expression, à transformer nos assemblées délibérantes en caisses de résonance de la haine contre les immigrés. »
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