La menace de Marine Le Pen envers François Bayrou à quelques jours d’une motion de censure
POLITIQUE – Comme un air de déjà-vu. Le mot censure fait son retour dans la bouche de Marine Le Pen, depuis la Nouvelle-Calédonie où elle effectue une visite de plusieurs jours. Interrogée ce vendredi 30 mai par BFMTV, la dirigeante d’extrême droite a indiqué que son parti était prêt à signer la fin du gouvernement Bayrou, s’il décide de redresser les finances publiques par des hausses d’impôts.
Deux jours plus tôt, le Premier ministre a en effet ouvert la porte à l’instauration d’une TVA sociale, pour faire 40 milliards d’euros d’économies dans le prochain budget, et demander un « effort à tous les Français. » Une mesure qui crispe à gauche et au Rassemblement national.
« L’ensemble de ses déclarations sous-tendent qu’il va nous faire du Barnier », a estimé Marine Le Pen ce vendredi 30 mai. Pour la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, qui dit « faire du Barnier », dit aussi finir comme Barnier. Pour elle, « la TVA sociale c’est un impôt. C’est l’augmentation de l’impôt qui frappe le plus injustement les plus modestes. »
Une motion de censure la semaine prochaine
Une hausse d’impôt « insupportable », tout comme l’était aux yeux du Rassemblement national le budget de la Sécurité sociale du gouvernement Barnier qui avait conduit à sa chute le 4 décembre 2024. « Les mêmes causes entraîneront les mêmes effets, a-t-elle analysé sur BFMTV. Il nous poussera à prendre la même décision que celle que nous avions prise pour empêcher l’augmentation d’impôt que défendait monsieur Barnier, à savoir voter une censure. »
Une menace qui ne prend pas encore tout à fait les airs d’un ultimatum, puisque le Rassemblement national ne devrait pas abattre cette carte dans l’immédiat, malgré une occasion qui se présentera très vite. Le groupe La France insoumise doit en effet déposer ce vendredi une motion de censure contre le gouvernement Bayrou ; celle-ci devrait être examinée en début de semaine prochaine.
Mais les motivations de cette censure, décidée après l’épisode de la loi Duplomb à l’Assemblée nationale (rejetée tactiquement par le bloc central pour aller directement en commission mixte paritaire, au grand dam de la gauche) ne devraient pas pousser Marine Le Pen et son groupe à franchir le pas. Pour l’instant.