La mine de Gabriel Attal sur les photos de dimanche soir à l’Élysée résume l’état du pays
POLITIQUE – Le regard dans le vide. L’air abattu. Presque décomposé. Ainsi apparaît le Premier ministre Gabriel Attal, dans une série de photos publiée par la photographe officielle d’Emmanuel Macron, Soazig de La Moissionnière, sur son compte Instagram. Ces clichés ont été pris dimanche soir, lors de la soirée électorale catastrophique pour le camp présidentiel, juste avant que la dissolution de l’Assemblée nationale ne soit annoncée en direct par le président.
Un scénario qui, selon plusieurs indiscrétions, n’emportait pas l’adhésion du chef du gouvernement, ni celle de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, également présente. Les deux ont été mis dans la confidence au dernier moment, une fois la décision prise par le chef de l’État. Ce qui se ressent de manière éclatante dans ces photos, partagées dans la soirée de mercredi à jeudi.
Sur la gauche, Yaël Braun-Pivet (qui a publiquement pris ses distances avec cette décision) n’en mène pas large. Tout comme le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui, bien que favorable à cette issue, a l’air, lui aussi, d’accuser le coup. « C’est une belle photo qui montre la gravité du moment, ça traduit le vertige et la stupeur qui s’emparent des ministres », observe pour Le HuffPost Gaspard Gantzer, ancien conseiller communication de François Hollande à l’Élysée, qui apprécie cet acte de « transparence » de la part de la photographe.
« On voit que Gabriel Attal, qui était le plus jeune Premier ministre, comprend qu’il a vécu le sommet de sa carrière a 34 ans. Et que c’est fini », poursuit-il. Reste que, dans la mise en scène, le plan donne à voir un aréopage médusé, suspendu aux lèvres d’un Jupiter tout puissant ayant décidé tout seul de faire tomber la foudre.
« Du mépris dans le regard d’Attal »
Ce qui fait tiquer Philippe Moreau Chevrolet, spécialiste en communication politique et enseignant à Sciences Po. « Les émotions qui traversent les personnages sont sincères, violentes et négatives. Elles sont tournées contre le Président presque plus que contre sa décision. On sent du mépris dans le regard de Gabriel Attal par exemple », décrypte pour Le HuffPost le fondateur de l’agence MCBG Conseil.
Le communicant pointe en miroir la « légèreté » liée à la diffusion, voire à l’existence même, de ces clichés. « Comme si on voulait absolument être à l’image d’une séquence qu’on sait historique. La légèreté, c’est d’avoir photographié cette séquence comme si c’était une opération d’image alors précisément qu’elle était vitale pour les personnes qui sont en face du Président », déplore Philippe Moreau Chevrolet.
Avant d’insister : « Il n’y a pas de surmoi. Il n’y a pas de contrôle. Il n’y a pas d’autocensure. Cette photo est inquiétante par son contenu mais aussi par le simple fait qu’elle existe ». On serait tenté d’en dire de même de la décision prise par Emmanuel Macron, plongeant l’avenir politique du pays dans un inconnu anxiogène.
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