Politique

La ministre de l’Égalité répond aux critiques sur le « devoir de visite » voulu par Macron

FAMILLE – Impliquer les deux parents dans l’éducation des enfants. Voilà ce qu’Emmanuel Macron avait en tête en annonçant dans le magazine Elle sa volonté de créer un « devoir de visite ». « Le projet parental ne doit pas s’arrêter à la séparation d’un couple quand elle a lieu. L’égalité femmes-hommes, c’est aussi ça », justifiait le président de la République à destination principalement des pères absents.

Sauf que deux jours après cette annonce, sa ministre de l’Égalité Aurore Bergé a dû voler au secours du chef de l’État ce jeudi 9 mai tant sa prise de position est loin de faire consensus. Osez le féminisme dénonce le principe même d’une « idée dangereuse ». « Un homme violent, abusif, défaillant n’est pas un bon père », fait valoir l’association.

Une position partagée par la fédération syndicale des familles monoparentales dont la présidente, Josette Elombo, s’est exprimée sur BFMTV. « Je n’aime pas la contrainte. Tout ce qui est relationnel, on ne peut pas le contraindre, a-t-elle indiqué. On ne peut établir un devoir de visite dans les cas où les séparations sont conflictuelles. La violence n’est pas toujours visible, elle n’est pas toujours connue et donc obliger une maman et ses enfants à voir le père, ça peut être dangereux. »

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Pas de devoir de visite s’il y a risque de violence

Face à ces critiques, Aurore Bergé a dû préciser qu’il n’était pas question d’obliger les mères à accepter une visite du père en cas de conflit. « Évidemment, la question n’est pas de forcer une relation quand il y a un risque de violence », a assuré la ministre sur Europe1 et CNews. Sans préciser beaucoup les contours que pourrait prendre ce devoir de visite, elle a cependant évoqué des sanctions pour les pères qui ont actuellement un droit de visite mais ne l’assument pas, laissant les mères de famille seules.

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Elle a dit vouloir aussi combattre un « déséquilibre de responsabilité » qui fait que des mères sont susceptibles de poursuites quand elles « refusent la présentation d’un enfant parce qu’il y aura un risque de violence ».

Militant des droits de l’enfant, Lyes Louffok demande pour sa part à aller plus loin dans la prise en compte de l’intérêt de l’enfant. « Le délaissement est une négligence grave, et la négligence est une maltraitance. Si un père fait le choix de ne pas voir son enfant, de le délaisser et de ne pas assumer ses responsabilités, c’est plutôt le retrait de l’autorité parentale qu’il faut envisager », propose-t-il.

Une piste qu’il sera bon d’envisager – au même titre que le non-versement des pensions alimentaires – dans le débat que la ministre de l’Égalité entend ouvrir après la proposition d’Emmanuel Macron.

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